Thèse soutenue

Une approche incarnée du vieillissement normal et pathologique : compréhension du fonctionnement mnésique selon les interactions entre mémoire et perception

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Auteur / Autrice : Guillaume Vallet
Direction : Rémy VersaceMartine Simard
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie
Date : Soutenance le 14/05/2012
Etablissement(s) : Lyon 2 en cotutelle avec Université Laval (Québec, Canada)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Neurosciences et Cognition (NSCo) (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire d’Étude des Mécanismes Cognitifs (Lyon)
Jury : Président / Présidente : Claudette Fortin
Examinateurs / Examinatrices : Martial Van der Linden, Denis Brouillet, Patrick Lemaire

Résumé

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Le vieillissement et la maladie d’Alzheimer (MA) sont caractérisés par des difficultés mnésiques associées à leurs altérations sensorielles et perceptives. Ces liens s’expliqueraient naturellement par les approches incarnées de la cognition qui définissent les connaissances comme ancrées dans leurs propriétés modales (sensori-motrices). Afin de tester ces approches incarnées, deux séries d’expériences ont été conduites auprès de jeunes adultes, personnes âgées saines et patient MA. Ces expériences combinaient une batterie complète de tests neuropsychologiques et un paradigme d’amorçage intersensoriel (audition vers vision). L’originalité fut l’ajout, pour la moitié des amorces auditives, d’un masque visuel sans signification. L’Expérience 1 était constituée deux phases distinctes, alors que dans l’Expérience 2, l’amorce et la cible étaient présentées dans un même essai. Les résultats démontrent un effet d’amorçage intersensoriel pour les jeunes adultes et les personnes âgées. Le masque a interféré avec cet effet d’amorçage, mais uniquement lorsque l’amorce et la cible correspondent à une même connaissance. Cette interférence et sa spécificité démontrent que les jeunes adultes comme les personnes âgées auraient des connaissances modales. En revanche, les patients MA ne présentent pas d’effet d’amorçage alors que celui-ci est de nature perceptive. Ces résultats supportent l’idée d’une déconnexion cérébrale dans la MA. L’ensemble des données permet de supposer que les difficultés mnésiques dans le vieillissement s’expliqueraient essentiellement par une dégradation de la qualité de leurs connaissances en lien avec leur perception. Les troubles mnésiques dans la MA proviendraient quant à eux d’un déficit d’intégration dynamique des différentes composantes des connaissances. Ces approches placent les interactions entre mémoire et perception au cœur du fonctionnement mnésique.