Sports et pratiques corporelles chez les déportes, prisonniers de guerre et requis français en Allemagne durant la seconde guerre mondiale (1940-1945)
Auteur / Autrice : | Doriane Gomet |
Direction : | Thierry Terret, Wolfram Pyta |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives |
Date : | Soutenance le 28/11/2012 |
Etablissement(s) : | Lyon 1 en cotutelle avec Universität Stuttgart (Allemagne) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences de l'éducation, psychologie, information et communication (Lyon) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de recherche et d'innovation sur le sport (Villeurbanne, Rhône) |
Jury : | Président / Présidente : Denis Peschanski |
Examinateurs / Examinatrices : Yves Morales | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Christian Vivier, Luc Robène |
Mots clés
Résumé
Ce travail permet de découvrir, à travers le prisme des pratiques corporelles, les conditions de vie des Français, prisonniers de guerre, déportés, requis pour le travail, déplacés de force dans le IIIe Reich entre 1940 et 1945. Croisant des archives institutionnelles, françaises et allemandes avec des témoignages, l’étude révèle que la forme et la fonction des activités physiques vécues sur le sol allemand dépendent à la fois des mécanismes sociaux et d’enjeux politiques puissants. Ainsi, les traitements réservés aux Français jugés capables d’intégrer la Grande Europe répondent à une sorte d’embrigadement savamment orchestré répondant au nom de Betreuung. Dans ce cadre, les prisonniers de guerre comme les travailleurs requis disposent d’une certaine latitude pour organiser leur vie quotidienne. Les compétitions, les spectacles ou les séances d’éducation physique qu’ils mettent sur pied s’inspirent de leurs pratiques antérieures tout en s’adaptant au contexte dans lequel ils vivent. Ils sont aidés dans leurs projets par les services délocalisés de Vichy, Mission Scapini pour les prisonniers, Délégation Bruneton pour les requis, qui entendent, par ce biais préserver un certain contrôle sur eux en vue de les faire adhérer à la Révolution nationale. Il en est tout autre pour ceux que les nazis jugent comme des « ennemis ». Ces derniers sont confrontés à des pratiques physiques participant à leur élimination à plus ou moins longue échéance. Si ces dernières préservent l’apparence de jeux ou d’entraînement sportif, elles constituent au mieux des punitions, au pire des tortures, qui couplées aux coups et aux privations multiples aboutissent à la destruction méthodique des corps.