Formulation et tenue au feu des matériaux cimentaires renforcés de fibres de différentes natures
Auteur / Autrice : | Mohammed Ezziane |
Direction : | Raoul Jauberthie |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Génie civil |
Date : | Soutenance en 2012 |
Etablissement(s) : | Rennes, INSA |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
L’introduction de fibres d’acier dans un mortier ordinaire permet d’obtenir une augmentation de la résistance mécanique et de la ductilité à température ambiante. Lors d’expositions à des températures élevées, un matériau cimentaire renforcé par des fibres d’acier subit un endommagement plus ou moins important. Le chauffage induit différentes modifications de ses propriétés et, en particulier, des changements de microstructure accompagnés de perte de résistance mécanique et de masse. Notre étude consiste à tester d’une façon expérimentale la contribution de fibres d’acier, de fibres polypropylène et un ensemble mixte (½ fibres d’acier + ½ fibres polypropylène) sur les risques d’instabilités mécaniques et thermiques des matériaux cimentaires lors des expositions à températures élevées et à des essais à la flamme. Les mortiers testés sont des mortiers normalisés, composés de trois types de liants différents : CEM I, CEM I + FS et CEM III en considérant deux modes de cure : cure sèche et cure humide. Ces mortiers sont renforcés avec une portion volumique de 0,58% en fibres. Les échantillons, issus de ces compositions, ont été soumis à des cycles de chauffage refroidissement de la température ambiante à une température de consigne de 400°C, 500°C, 600°C, 700°C, 800°C et 1000°C avec des vitesses de montée de température de 2°C/min et 5°C/min. Les propriétés mécaniques de ces mortiers (la résistance en traction par flexion, le module d’élasticité, l’énergie de fissuration, le facteur d’intensité de contrainte, l’indice de ténacité, la résistance en compression) sont analysées à l’état sain et chauffé. Un essai spécifique est mis au point pour tester les mortiers à la flamme propane. Le traitement thermique a été réalisé avec une vitesse de montée en température très rapide. La température atteint 1000°C à la face exposée à la flamme. Après avoir déterminé la propagation de la chaleur à travers les éléments fibrés, ceux-ci sont soumis à un poinçonnement ; ainsi cet essai a permis de comparer les résistances résiduelles après cette simulation d’incendie. La caractérisation non destructive de tous les mortiers dans leur état initial par la mesure de ses propriétés physiques et les effets d’une élévation de température sur ces propriétés ont été également analysés. Le choix des techniques de caractérisation de l’état initial du matériau et l’état dégradé sous l’effet d’un traitement thermique est abordé par les mesures d’absorption d’eau par capillarité, la porosité communicante, la perméabilité au gaz, la vitesse de propagation des ondes ultrasonores et leur atténuation. Cette étude expérimentale aboutit à la formulation de mortiers dont à la fois la stabilité thermique à haute température n’a pas été mise à défaut dans les conditions expérimentales et les caractéristiques mécaniques résiduelles sont nettement améliorées.