Les Frères musulmans égyptiens à la fin de l’ère Moubarak, 2005-2010 : identité et projet politique
Auteur / Autrice : | Leslie Piquemal |
Direction : | Alain Dieckhoff |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science politique |
Date : | Soutenance en 2012 |
Etablissement(s) : | Paris, Institut d'études politiques |
Résumé
Cette thèse porte sur le projet politique des Frères musulmans égyptiens dans la seconde moitié des années 2000. Selon leur doctrine historique, le cœur de l’identité égyptienne est l’appartenance islamique ; la communauté fondamentale est (ou devrait être) la communauté panislamique des croyants, la umma ; et le seul critère de légitimité d’un système politique est la conformité de ses normes et pratiques à la charî‘a islamique. Mais le discours et les pratiques des Frères, après trois décennies de participation politique dans le cadre de l���Etat national égyptien, dont le régime semi-autoritaire n’est pas réellement islamique, indiquent une évolution et une complexification du projet politique frériste. Dans la seconde moitié des années 2000, les Frères revendiquaient toujours un système politique caractérisé par le respect de la charî‘a, tout en appelant à la démocratisation, à un Etat de droit et au respect des droits de l’homme. J'analyse ici la manière dont la lecture frériste de l’identité égyptienne influence leurs représentations de comment l’Etat devrait être structuré, du sens de la citoyenneté dans cet Etat et de comment il doit réguler la société. La conception frériste de l’identité égyptienne situe le pays dans une communauté de sens panislamique qui implique des obligations spécifiques, et des relations d’alliance avec les autres peuples de la umma. Les Frères insèrent l’Egypte dans des dynamiques de conflit plus larges entre un « projet américano-sioniste » et un « projet islamique », dont l’épicentre serait le conflit israélo-palestinien, et lui imposent les principes de solidarité avec les alliés et de résistance aux ennemis.