Clientélisme, démocratisation et émergence de mécanismes de redevabilité dans les politiques sociales fédérales au Mexique (1995-2008) : de l’invention du Programme PROGRESA à la mise en œuvre de la Loi générale de développement social
Auteur / Autrice : | Carlos Fernando Maldonado Valera |
Direction : | Olivier Dabène |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science politique |
Date : | Soutenance en 2012 |
Etablissement(s) : | Paris, Institut d'études politiques |
Résumé
Cette étude associe analytiquement la consolidation au Mexique du programme social PROGRESA (1997) à l'adoption de la Loi Générale de Développement Social (2004), sur fond de démocratisation, une situation de gouvernement divisé et une forte tradition clientéliste. La lecture proposée appréhende ces deux dispositifs comme deux moments clés dans l'évolution du secteur des politiques sociales, suivant une logique de dépendance au chemin emprunté (path dependency). Une « conjoncture critique »(1995-1997) exceptionnelle accélère la pluralisation politique en cours et débouche en 1997 sur une situation de gouvernement divisé qui désormais complique la prise de décisions de politique publique au niveau fédéral. Pendant cette conjoncture ont lieu des bouleversements majeurs dans le secteur des politiques sociales: privatisation des retraites, démantèlement du principal programme social fédéral, décentralisation de nombreux fonds fédéraux à des fins sociales et introduction du PROGRESA. Cette conjoncture inaugure aussi la mise en place graduelle de plusieurs mécanismes de redevabilité intra-étatiques, largement imposés par un pouvoir législatif qui désormais tente de limiter l’opacité et l’usage arbitraire des ressources destinées aux politiques sociales avec l’intention explicite de « ligoter les mains» du gouvernement fédéral, sans faire autant au niveau des États et des municipalités. La Loi (qui généralise à tous les programmes certains traits du PROGRESA) et son adoption à l’unanimité sont interprétées comme un moment culminant de l’émergence incrémentale de ces mécanismes de redevabilité et à la fois comme une confirmation du modèle de politique sociale adopté en 1995-1997.