Thèse soutenue

La France face aux Etats-Unis pendant la crise irakienne : ''ressources démocratiques'' d'une puissance moyenne dans sa contestation de l'hégémon

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Auteur / Autrice : Delphine Lagrange
Direction : Bertrand Badie
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Science politique. Relations internationales
Date : Soutenance en 2012
Etablissement(s) : Paris, Institut d'études politiques

Résumé

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À partir de l’étude de la crise irakienne, cette thèse montre dans quelle mesure une puissance moyenne comme la France peut s’autonomiser de l’hégémon dans le monde post-bipolaire. Ce dernier, caractérisé par un maintien de la pertinence du concept de pôle dans les perceptions d’acteurs étatiques comme non-étatiques, peut, selon nous, être qualifié d’ « antipolaire ». Les États-Unis sont devenus, posons-nous, davantage le centre vers lequel tendent les contestations qu’un leader auquel le monde accepte de se soumettre. Dans l’affaire irakienne, il s’avère que les décideurs français, n’ayant pas les moyens d’empêcher le projet états-unien, et empreints du « référentiel de l’hyperpuissance », que nous définissons comme une grille de lecture marquée par la perception d’une domination indépassable de l’hégémon, optent d’abord pour la coopération ou « loyauté ». Puis, en présence d’une opinion publique globale constituée et mobilisée, ils s’appuient sur elle, ainsi que sur le multilatéralisme dans une stratégie de « prise de parole » qui s’impose à eux. Ce faisant, ils mobilisent ce que nous qualifions de « ressources démocratiques », qu’elles soient « mondiales » (opinion) ou « internationales » (Nations unies). Malgré un coût très limité et des gains difficilement fongibles mais non moins observables, les décideurs français choisissent, très rapidement après l’entrée en guerre, un retour à la « loyauté » envers Washington, révélant que la contestation ne saurait être qu’une exception.