Genre et histoire : approche mémorielle de la Seconde République et du Franquisme dans quelques romans de femmes récents
Auteur / Autrice : | Eva Miguel |
Direction : | Georges Tyras |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langues étrangères appliquées |
Date : | Soutenance le 05/07/2012 |
Etablissement(s) : | Grenoble |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale langues, littératures et sciences humaines (Grenoble, Isère, France ; 1991-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut des langues et cultures d'Europe et d'Amérique (Grenoble ; 1996-2014) - Institut des Langues et des Cultures d'Europe et d'Amérique / ILCEA |
Jury : | Président / Présidente : Marie-Claude Chaput |
Rapporteur / Rapporteuse : Jean-François Carcelén, Nadia Mékouar-Hertzberg |
Mots clés
Résumé
Notre thèse s'attachera à montrer la pertinence d'une écriture engagée et genrée de la Seconde République et du Franquisme à travers cinq romans de femmes récents pour réparer les déficiences de l'Histoire. La tension référentielle créée par l'historicisation et la fictionnalisation de ces romans permet leur ancrage dans un référent historique questionné et fragilisé à travers une écriture postmoderne et non-événementielle. Ces choix épistémologiques soulignent le projet axiologique sous-tendu. Ainsi, l'analyse du discours porté sur l'Histoire révèle sa subjectivité, partialité et son ironie pour imposer une approche mémorielle orientée vers la récupération de la mémoire des vaincus/ues, volontairement manichéenne pour construire la condamnation du franquisme. L'analyse des thématiques privilégiées met en lumière ensuite la réhabilitation de la sphère privée, à travers les relations entre sexes et la famille, pour en révéler l'historicité. L'étude des enjeux familiaux met au jour la construction des identités et des mémoires familiales, de leurs stratégies pour se perpétuer, mais aussi des processus de délitement qu'elles subissent, à travers les questions de la filiation et de la transmission. L'étude des personnages, de l'hétérogénéité énonciative et formelle montre enfin comment ces histoires assument un traitement sexué de l'Histoire induisant une focalisation sur l'expérience historique des femmes et une récupération obsessionnelle de leur parole pour révéler les enjeux de pouvoir, déconstruire les préjugés androcentriques sur la féminité, établir l'identité, voire la spécificité de la culture des femmes de l'époque pour révéler les processus de son occultation et de sa dévalorisation, tout en pointant le projet misogyne qui informe le franquisme.