Thèse soutenue

La notion de collocation fondamentale : étude de corpus en vue d'une exploitation didactique

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Auteur / Autrice : Veronica Benigno
Direction : Francis GrossmannAntonino Velez
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Didactique & Linguistique
Date : Soutenance le 13/04/2012
Etablissement(s) : Grenoble en cotutelle avec Università degli studi (Palerme, Italie)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale langues, littératures et sciences humaines (Grenoble, Isère, France ; 1991-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Laboratoire de linguistique et didactique des langues étrangères et maternelles (Grenoble)
Jury : Président / Présidente : Vincenzo Lo Cascio
Examinateurs / Examinatrices : Francis Grossmann, Antonino Velez, Olivier Kraif
Rapporteur / Rapporteuse : Vincenzo Lo Cascio, Francesco Paolo Alexandre Madonia

Mots clés

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Résumé

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L'objet d'étude de la présente recherche est la notion de « collocation fondamentale ». Nous calquons ce terme sur celui de « vocabulaire fondamental », issu de la dénomination Français fondamental utilisée par Gougenheim et al. (1964) pour désigner le vocabulaire de base de la langue française. Dans la thèse, les collocations fondamentales sont envisagées comme des unités polylexicales significatives (unies par des liens collocationnels) fréquentes (dans l'usage) ou non fréquentes (lorsqu'elles sont pertinentes pour la communication) qui représentent pour les locuteurs natifs les contextes de cooccurrence les plus essentiels et les plus typiques d'un mot pivot donné. Les études descriptives ou acquisitionnelles sur les collocations sont assez récentes et, à notre connaissance, ne se sont pas encore intéressées à cette notion, qui devrait pourtant constituer une étape préliminaire cruciale dans toute approche didactique destinée aux apprenants de langue étrangère. La présente étude se veut une recherche qualitative et quantitative d'un échantillon de collocations fondamentales constitué à partir de dix substantifs pivots représentant des « événements sociaux ». Le corpus que nous avons analysé est frWac (Baroni et al., 2010), un très vaste corpus écrit issu du Web analysé à l'aide de scripts Perl développés par Olivier Kraif (2011). A partir des pivots choisis, nous avons extrait de ce corpus les associations candidates au statut de collocations fondamentales ; puis nous avons demandé à 90 locuteurs natifs du français de sélectionner celles qui leur apparaissaient essentielles pour la communication. L'objectif a été d'évaluer, à l'aide de l'intuition de locuteurs natifs, la validité de l'échantillon automatiquement constitué, et de comprendre de quoi dépendait l'assignation du caractère fondamental de la part des enquêtés. Nous avons obtenu deux résultats principaux : - En premier lieu, nous avons constaté l'existence d'une corrélation faiblement positive, mais non systématique, entre la fréquence des associations dans le corpus et le score obtenu pour les associations sélectionnées par les locuteurs natifs. - En second lieu, nous avons constaté que lorsque la fréquence ne jouait pas de rôle, pour les enquêtés, dans l'attribution du caractère fondamental, alors la cause était à chercher dans le figement. En effet, dans des cas singuliers, les associations peu fréquentes sont sélectionnées parce qu'elles comportent un certain degré de figement ; à l'inverse, les associations les plus fréquentes sont exclues parce qu'elles sont perçues comme libres. Enfin, nous avons présenté la notion de collocation fondamentale en vue d'une exploitation didactique : à travers l'analyse de la structuration du domaine sémantique des « événements sociaux » qui nous a servi d'exemple, nous avons montré l'importance du repérage des « collocations fondamentales » afin d'opérer la sélection du vocabulaire à enseigner en classe de FLE.