Efficacité des programmes de reconstruction dans les sociétés post-conflictuelles
Auteur / Autrice : | Hervé Hutin |
Direction : | Jacques Fontanel |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences économiques |
Date : | Soutenance le 06/12/2012 |
Etablissement(s) : | Grenoble |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale sciences économiques (Grenoble ; 1999-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Économie du développement durable et de l'énergie (Grenoble ; 2011-2012) |
Jury : | Président / Présidente : Ahmed Silem |
Examinateurs / Examinatrices : Jacques Fontanel, Jacques Aben, Éric Brunat | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Ahmed Silem, Xavier Richet |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Le but de la thèse est d'apprécier l'efficacité des programmes de reconstruction destinés à assurer le redressement économique de pays sortant de guerre civile depuis la fin de la Guerre froide. Du point de vue de la méthode, cette efficacité est évaluée à la fois par la pertinence du contenu et de l'organisation de ces programmes aux caractéristiques des économies post-conflictuelles, et par une évaluation de leur performance au vu d'indicateurs de redressement spécifiques à ces contextes. Les causes économiques des conflits et le fonctionnement d'une économie de guerre sont analysés dans la mesure ils conditionnent le passage à une économie de paix (chapitres 1 à 4). Une approche en termes d'économie politique (Stewart, Fitzgerald) recoupant inégalités horizontales et verticales et complétée par celle d'Amartya Sen contribue à rendre compte des spécificités de ce type de contexte que la théorie néoclassique ne permet pas d'appréhender. L'approche en termes de moyens d'existence (Chambers et Conway), de vulnérabilité due au contexte (Collinson) et d'économie institutionnelle donnent un cadre théorique cohérent pour cerner les caractéristiques économiques des sociétés post-conflictuelles (chapitres 5 à 7) et permettent d'identifier des facteurs bloquant ou de ralentissement du processus de redressement économique. L'étude de la configuration des programmes de reconstruction fait apparaître une prolifération d'acteurs aux logiques différentes, peu coordonnés et formant une administration de substitution non alignée dans un État fragile (chapitre 8). Le rapprochement entre programme et caractéristiques observées permet alors de procéder à l'évaluation de l'efficacité des programmes (chapitre 9). L'évaluation quantitative converge vers le constat d'un échec relatif, notamment du fait de leur lenteur (d'où risque de résurgence du conflit). Une modélisation à partir des données disponibles appuie l'identification effectuée de l'importance de certaines variables spécifiques (retour des populations déplacées, institutions, sécurité). L'analyse qualitative des causes de cette inefficacité fait apparaître : - les effets pervers du manque de coordination, analysée ici à la lumière de la théorie des coûts de transaction, de la théorie contingente et de l'analyse marginaliste, notamment sur le marché du travail et les capacités administratives, ce qui permet de mettre à jour le concept de seuil de capacités institutionnelles ; - l'inadaptation dans la conception et la mise en œuvre des programmes aux spécificités observées. Entre la référence mythifiée au Plan Marshall et l'absence d'intervention extérieure qui mènerait à un état de suffocation économique, l'analyse de cette inefficacité relative débouche sur quelques préconisations adaptables selon les contextes.