Thèse soutenue

La mesure spectrophotométrique du pH et de l'alcalinité dans les eaux continentales : développement de la méthode et intégration dans un capteur de mesure in-situ haute fréquence

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Auteur / Autrice : Yacine Darmoul
Direction : Marc Benedetti
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géochimie fondamentale et appliquée
Date : Soutenance en 2012
Etablissement(s) : Institut de physique du globe (Paris ; 1921-....)

Mots clés

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Résumé

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Les différents compartiments de l’hydrosphère sont les principaux puits et sources de CO2 et le rôle des eaux continentales dans le cycle global du carbone est depuis peu clairement avéré. Ces milieux peuvent présenter des variations des paramètres du système carbonate à des échelles de temps horaires et de grande amplitude. L’une des limitations essentielles aux études concernant le système carbonate, réside dans l’absence de moyens de mesure précises, justes, in situ et haute fréquence, permettant de fournir des données robustes à des résolutions temporelles satisfaisantes afin de suivre les processus affectant le système carbonate. Dans l’optique de développement de capteurs in-situ haute fréquence du système carbonate dans les eaux continentales par la mesure du couple pH-Alcalinité, une méthode spectrophotométrique de ces deux paramètres est développée. L’originalité de ce travail réside dans le développement de la mesure de l’alcalinité (Alc), occupant une grande part du travail effectué. La méthode consiste à neutraliser toutes les espèces basiques comptant dans l’alcalinité par un acide faible (acide formique, HFo) mélangé avec un indicateur coloré (bleu de bromophénol, BPB) afin de mesurer précisément le pH de fin de titration et ainsi en déduire l’acalinité de l’échantillon analysé. Après une étape de développement au laboratoire, les performances de la méthode spectrophotométrique sont évaluées dans une solution de faible force ionique pour le pH, dans des eaux minérales du commerce pour l’Alc et dans des eaux naturelles pour les deux paramètres, par comparaison avec les méthodes potentiométriques classiques et des modèles théoriques. La mesure du pH atteint des précisions de ±0,005; ±7μM pour l’Alc. Pour cette dernière, les meilleurs résultats sont obtenus en minimisant l’excès d’acide et par le même coup son incertitude associée. De plus, autant pour le pH que pour l’Alc, la justesse de la méthode est liée aux performances du spectrophotomètre, à des solutions d’indicateurs préparées avec soin et de composition parfaitement connues ainsi qu’à la connaissance précise des constantes thermodynamiques et leur dépendance avec la température et la force ionique. Après cette étape permettant de poser les bases théoriques solides d’une méthode qui présente des performances répondant aux besoins des scientifiques travaillant sur les hydrosystèmes continentaux, la méthode spectrophotométrique du couple pH-Alc a été adaptée dans un capteur in-situ et haute fréquence. L’intégration a commencé par un bilan de fonctionnement qui a conduit à quelques modifications du prototype; de plus, cette dernière a fait apparaitre d’autres problèmes autant sur le plan optique et mécanique que sur le plan de la chimie. Une fois résolus, la méthode spectrophotométrique a été validée avec succès et les performances obtenues au laboratoire ont été largement améliorées, la mesure du pH atteignant des précisions de ±0,002; ±3μM pour l’Alc. Enfin, le capteur fut testé avec succès dans le milieu naturel (un lac carbonaté français et la Seine); ces déploiements ont montré la robustesse et la fiabilité du capteur mais à aussi révélé des difficultés sur la mesure de l’Alc dans des eaux ayant une forte turbidité, obligeant de passer une filtration avant la mesure spectrophotométrique.