Etude de l'influence de l'Acide Hyaluronique sur l'effet de PAI-1 matriciel dans le comportement d'une lignée de cellules cancéreuses du sein
Auteur / Autrice : | Ajitha Supiramaniam-Thuraisamy |
Direction : | Georgia Barlovatz-Meimon |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Biologie cellulaire et moléculaire |
Date : | Soutenance le 06/12/2012 |
Etablissement(s) : | Evry-Val d'Essonne |
Ecole(s) doctorale(s) : | Ecole doctorale des Génomes aux organismes (Versailles ; 2000-2015) |
Jury : | Président / Présidente : Pierre Roux |
Examinateurs / Examinatrices : Cécile Charrière-Bertrand, Dan Lawrence, Michel Malo, Sylvain Sené | |
Rapporteur / Rapporteuse : Olivier Oudar, Jean-Pierre Vannier |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
La progression tumorale peut être considérée comme le résultat d’un dialogue dynamique entre les cellules tumorales et le microenvironnement. Une meilleure connaissance de ces interactions est donc primordiale pour mieux cerner le comportement des cellules tumorales et participer à la définition de nouvelles cibles thérapeutiques. Notre travail a consisté à « décortiquer » les interactions entre deux éléments du microenvironnement décrits comme ayant des effets contradictoires ; l’Inhibiteur de l’Activateur du Plasminogène de type 1 (PAI-1) connu pour favoriser le comportement amiboïde de cellules cancéreuses, et l’Acide Hyaluronique (HA) connu pour en favoriser le comportement mésenchymateux. HA, qui peut se fixer à la membrane cellulaire, soit par CD44, soit par RHAMM, est retrouvé, comme PAI-1, en abondance autour des tumeurs les plus invasives et constitue, cliniquement, un facteur indépendant de mauvais pronostic. En utilisant une lignée de cellules épithéliales issues de cancer du sein, les MDA-MB-231, nous avons observé qu’un microenvironnement enrichi en HA n’induit pas, dans nos conditions expérimentales, d’effet visible sur le comportement cellulaire. En revanche, un microenvironnement enrichi en PAI-1 matriciel est capable d’entretenir la morphologie amiboïde des cellules MDA-MB-231. De façon surprenante, lorsque les cellules se retrouvent dans un environnement mixte PAI-1/HA, le comportement des MDA n’est semblable à l’effet d’aucun des éléments seuls et varie avec le temps de contact. A temps court de contact, soit une heure, HA amplifie l’effet de PAI-1 en augmentant le blebbing. Ce dernier est associé à une forte augmentation de MLC-P révélant sans doute l’activation de la voie précédemment identifiée, RhoA/ROCK. Cette contribution synergique d'HA et de PAI-1 dépend de la disponibilité du récepteur CD44 et s'inverse avec le temps. En effet, au bout de 3 heures, la présence d’HA associée à PAI-1 semble au contraire contrebalancer l’effet de PAI-1 en diminuant le blebbing et en augmentant l’étalement. Cet effet s'accompagne de l’augmentation de l’expression de RHAMM et celle de RAC 1 et une diminution de l’expression de MLC-P, comparé à leur expression en présence de PAI-1 seul. Enfin, des colocalisations impressionnantes d'uPAR avec CD44 ou avec l'actine pourraient rendre compte de la synergie positive ou inversée et de la relation complexe HA/PAI-1. L’ensemble de nos résultats confirme la dynamique moléculaire qui régit le comportement des cellules cancéreuses. La partie du mécanisme mise en évidence par notre étude, éclaire le rôle des acteurs sous un autre jour en les replaçant au sein du système complexe que représentent les cellules dans leur microenvironnement. Cette étude souligne l’importance d'une approche globale et dynamique des interactions molécules-cellules-microenvironnement et permet d'envisager de nouvelles cibles thérapeutiques incluant l’ensemble des composantes du microenvironnement.