Thèse soutenue

Raymond Aron. De la philosophie critique de l'histoire à l'analyse politique

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Auteur / Autrice : Lan Li
Direction : Pierre-François MoreauZhenhua Yu
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 08/12/2012
Etablissement(s) : Lyon, École normale supérieure en cotutelle avec East China normal university (Shanghai)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de philosophie (Lyon ; Grenoble ; 2007-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut d'histoire de la pensée classique (Saint-Étienne ; 1990-2015)
Jury : Président / Présidente : Jean-Louis Labussière
Examinateurs / Examinatrices : Pierre-François Moreau, Zhenhua Yu, Jean-Louis Labussière, Qing Liu, Delphine Antoine-Mahut
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Louis Labussière, Georges Navet

Résumé

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Notre idée principale est d’essayer de comprendre la pensée politique de Raymond Aron à partir de sa théorie sur l’histoire. Pour nous, derrière sa proclamation d’une politique raisonnable ou progressive existe un support épistémologique, à savoir la proposition d’un déterminisme de probabilité concernant la vérité historique, proposition qui ne peut se constituer que dans le cadre d’une critique de la philosophie spéculative de l’histoire. Dans l’Introduction à la philosophie de l’histoire, Aron tente de surmonter l’antinomie du devenir humain entre unité totale du modèle hégélien-marxiste et pluralité irréductible du modèle d’Oswald Spengler, mais sans tomber dans le piège du relativisme absolu. Plus précisément, sa propre critique de la philosophie de l’histoire se constitue à double niveau : au niveau méthodologique, il essaye de réinterpréter la relation entre la compréhension et l’explication pour établir l’objectivité historique. Et au niveau ontologique, pour éviter une conclusion relativiste, il réintroduit l’idée d’une société humanisée au sens kantien, mais d’une manière moins téléologique et plus régulatrice. Dans le domaine politique, corrélativement, il rejette tout type de messianisme garanti d’avance, car, à ses yeux, ce n’est que par choix et décision instantanée que l’homme fait son histoire, tout en gardant l’espoir de la liberté. Et son libéralisme se différencie du libéralisme purement économique et apparaît à la fois conservateur vis-à-vis de la tradition et essentiellement politique. Notre recherche consistera à montrer comment s’est élaboré, en surmontant les philosophies dogmatiques de l’histoire, ce déterminisme de probabilité ; comment il a su appliquer cette conviction historique à son analyse de la société, notamment en tant que libérale et quel rôle doit jouer, selon lui, un intellectuel face à la politique ; nous reprendrons ensuite sa critique vis-à-vis des intellectuels français, pour l’appliquer au débat entre les intellectuels chinois.