La terre, l’étranger et le citoyen : les relations sociales et politiques à propos de la terre dans un village bwa (Gombélèdougou, Burkina Faso)
Auteur / Autrice : | Peter Hochet |
Direction : | Jean-Pierre Chauveau |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Anthropologie sociale et ethnologie |
Date : | Soutenance en 2012 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Jury : | Président / Présidente : Catherine Neveu |
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Pierre Chauveau, Giorgio Blundo, Jean-Pierre Jacob, Philippe Lavigne Delville, Cécile Leguy |
Résumé
Nous décrivons la relation de citoyenneté construite à propos de l’accès à la terre et de l’accueil d’étrangers à partir d’une étude de cas au sein d’un village bwa de l’ouest du Burkina Faso (Gombélèdougou). Entendue au sens large comme la relation qui unit l’individu à un collectif politique, la relation de citoyenneté locale est construite par au moins trois processus : plusieurs dispositifs institutionnalisent simultanément le territoire et le collectif politique villageois comme niveau d’appartenance, de décision et de normalisation des comportements ; les aînés des patrilignages assurent l’articulation entre objectifs domestiques et villageois en élaborant des compromis intrafamiliaux avec les objectifs politiques et démographiques du village ; les autochtones reproduisent leur contrôle foncier en donnant aux étrangers des droits fonciers similaires aux leurs en contrepartie de l’obligation pour les étrangers de s’intégrer à l’ordre sociopolitique villageois. De tels résultats infirment l’idée selon laquelle Etat, modernité, démocratie et élections sont les conditions sine qua non de la relation de citoyenneté. Toutefois ils montrent aussi que la relation de citoyenneté locale se définit en rapport avec la définition étatique de la citoyenneté. Enfin, ces résultats posent la question du politique dans les sociétés paysannes ouest africaines, non seulement en termes de stratégies d’accès au pouvoir et de rapports socio-identitaires, mais aussi en termes de gestion locale des affaires publiques, de modes de gouvernement, d’arbitrage collectif/privé, et de statuts sociopolitique, vis-à-vis de l’Etat.