Thèse soutenue

Filles publiques et femmes galantes : des sexualités légitimes et illégitimes à l'intérieur des espaces sociaux et géographiques parisiens (1851-1914)

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Lola Gonzalez-Quijano
Direction : Renata AgoMaurizio Gribaudi
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire et civilisations
Date : Soutenance en 2012
Etablissement(s) : Paris, EHESS en cotutelle avec Università degli studi di Napoli "L'Orientale"
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales

Résumé

FR  |  
EN

En prenant appui sur un important corpus de littérature prostitutionnelle, sur des ouvrages romanesques, des Mémoires et les archives de la Préfecture de police de Paris, cette thèse en histoire interroge les tensions et les articulations entre sexualité légitime et illégitime au sein des espaces sociaux et géographiques parisiens. La diversité des pratiques et des discours produits dans la seconde moitié du XIXe siècle témoigne de la pluralité des représentations de la prostitution qui circulaient dans l'imaginaire social. Mais alors que la société parisienne connaît de profondes restructurations, cette diversité révèle aussi les oppositions et les affrontements entre différents groupes sociaux cherchant à asseoir leur conception de la prostitution et plus largement leur vision de la sexualité, du mariage et de la conjugalité. La première partie aborde les trajectoires des prostituées et des femmes galantes, le demi-monde, la sexualité estudiantine et la montée de l'abolitionnisme. Et démontre qu'avant d'influer sur les stratégies matrimoniales et familiales, la contestation du mariage d'argent et les progrès du mariage d'amour ont transformé les formes de sexualités illégitimes et expliqueraient notamment la multiplication des femmes entretenues et des « ménages parallèles ». La seconde partie se focalise sur l'évolution de l'activité prostitutionnelle avec l'émergence du Paris moderne : le déclin des maisons closes et les métamorphoses de la prostitution seraient davantages liés au développement des espaces de loisir et au mouvement d'extraversion de la vie bourgeoise qui suivent les transformations de l'espace public urbain qu'à une évolution des désirs masculins.