La place de la nouvelle élite politique française élue d'origine maghrébine au sein des institutions représentatives : une minorité en quête de la voie élective, entre la percée locale et le blocage national
Auteur / Autrice : | Seghier Tab |
Direction : | Farhad Khosrokhavar |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance en 2012 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales |
Mots clés
Résumé
En dépit de candidatures récurrentes, l'élite franco-maghrébine n'obtient pas de succès électoral dans le cadre du scrutin uninomal. Ainsi, on ne trouve aucun maire de moyenne ou grande commune, ou président de département ou même de région, et surtout aucun(e) député(e) d'origine maghrébine de confession musulmane au sein de la société française. Cette étude a pour but d'analyser les mécanismes de blocage qui empêchent la promotion de cette élite, le plus marquant se trouvant au niveau national, plus précisément au sein de l'Assemblée nationale. Les résultats témoignent de l'absence d'une vraie volonté politique cohérente et transparente des responsables des partis. Cette absence semble liée à des attitudes et préjugés particulièrement d'ordre ethno-confessionnel des responsables influents des partis de gauche comme de droite. Il faut ajouter à cela qu'une partie de l'électorat à des conceptions discriminatoires et racistes latentes persistantes, par un processus de transfert des mémoires influencé par les séquelles psychologiques de la guerre d'Algérie et par des perceptions liées la religion musulmane. La diversité culturelle/politique, valeur européenne, connait un certain engouement et tous les responsables des partis politiques français en font l'apologie. Nous sommes devant une situation de blocage à la fois complexe et paradoxale. Quant aux femmes, celles issues de minorités nommées au gouvernement obéissent à une stratégie complexe. Bien que la France soit pluriethnique, l'Assemblée nationale ne reflète pas l'image multiculturelle réelle de la société. La représentativité des minorités ethniques reste un enjeu majeur pour la République.