Thèse soutenue

La N. R. F. : une politique de la littérature ? : un exemple de renouvellement des élites intellectuelles, 1908-1968

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Laurent Gayard
Direction : Philippe Raynaud
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études politiques
Date : Soutenance en 2012
Etablissement(s) : Paris, EHESS
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales

Résumé

FR  |  
EN

Ce travail de recherche au croisement de l'histoire, des sciences politiques et de la littérature a pour objectif de montrer de quelle manière la NRF peut être considée comme une institution et un lieu de renouvellement des élites si l'on considère son évolution sur un temps long, de 1908 à 1968. À travers de l'histoire de la revue au cours de soixante ans, cette thèse met à l'épreuve la validité des concepts de génération, de milieu et de sociabilités intellectuelles en montrant de quelle manière la première génération des fondateurs, dans un contexte marqué par le recul du fait religieux et l'avènement de la modernité issue des bouleversements des XVIIIe et XIXe , élabore une nouvelle conception romanesque fondée à la fois sur un classicisme renouvelée et sur la volonté de promovoir l'introspection psychologique à travers le renouveau romanesque. L'étude cherche à montrer ensuite de quelle manière la NRF, à travers les soubresauts et les tragédies du XXe siècle, intègre de nouvelles générations d'auteurs, tout en s'opposant parfois violemment à elles. À travers ces oppositions, nous percevons notamment l'envahissement de plus en plus marqué du champ littéraire par la politique et l'idéologie. Le projet des créateurs de la NRF de promouvoir une littérature dégagée des considérations politiques et partisanes se trouve lui-même de plus en plus sérieusement remis en question au cours de l'entre-deux guerres jusqu'à être nié sous la direction de Pierre Drieu la Rochelle au cours de l'occupation. La NNRF qui renaît en 1953 choisit de revenir au classicisme esthétisant des débuts sans toutefois retrouver la place qu'elle occupait avant la guerre.