Traîtres et trahisons dans la Rome antique : de la fin de la République au début de l'Empire
Auteur / Autrice : | Cynthia Couhade-Beyneix |
Direction : | Jean Andreau |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire et civilisations |
Date : | Soutenance en 2012 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Résumé
Ce travail s’intéresse à la notion de trahison et à ses différentes formes ainsi qu’à son agent, le traître, dans la Rome républicaine, à partir de la guerre menée contre Jugurtha jusqu’aux premières années du règne d’Auguste. Dans les mentalités antiques, la forfaiture appartient au registre des mauvaises conduites parce qu’elle porte atteinte à la cohésion sociale. En brisant les solidarités et en remettant en cause les rapports sociaux, elle met en danger la communauté. De fait, le sentiment qu’elle inspire est particulièrement négatif. C’est pourquoi tant sur le plan moral que sur le plan pénal, elle est sévèrement blâmée et réprimée. Cependant, les Romains n’ont jamais défini précisément le concept de trahison, tant et si bien qu’il est difficile de savoir ce qu’ils entendaient exactement par cette idée. L’objectif de cette étude est de comprendre non seulement la manière dont ils appréhendaient le phénomène de la trahison, mais aussi comment ils l’utilisèrent et à quelle fin, à un moment où l’Urbs eut à subir de graves crises. En effet, le contexte tardo-républicain des guerres civiles amplifia considérablement ce phénomène aux dimensions morales autant que politiques, militaires et affectives. Il s’agit donc d’enquêter sur une crise violente des valeurs et des relations sociales dans la société romaine. L’analyse concerne les actes d’hostilité commis par un ou plusieurs membres de la communauté, c’est-à-dire par un citoyen romain, un Latin ou un esclave, contre la Cité et/ou ses représentants au profit de l’ennemi extérieur ou des adversaires politiques.