La résistance induite par la mycorhization contre Thielaviopsis basicola chez la plante ornamental [sic] Petunia hybrida
Auteur / Autrice : | Soukayna Hayek |
Direction : | Vivienne Gianinazzi-Pearson, Eckhard George, Philipp Franken |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de la vie |
Date : | Soutenance le 03/05/2012 |
Etablissement(s) : | Dijon en cotutelle avec Humboldt-Universität (Berlin) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale E2S Environnements, Santé, STIC (Dijon ; ....-2012) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Agroécologie (Dijon) - Plante - microbe - environnement : biochimie, biologie cellulaire et écologie (PMEBBCE) |
Jury : | Président / Présidente : David Wendehenne |
Examinateurs / Examinatrices : Silvio Gianinazzi | |
Rapporteur / Rapporteuse : Stéphane Declerck, Bettina Hause |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Petunia hybrida est une plante ornementale d'intérêt économique élevé, mais diverses agents pathogènes racinaires peuvent causer des pertes dramatiques en serres, surtout chez les plantes produites dans les substrats artificiels. Leur contrôle par des méthodes conventionnelles implique un usage excessif de pesticides. Une horticulture plus durable exige des méthodes alternatives pour réduire ces intrants chimiques. L'introduction des mycorhizes à arbuscules (MA), connue pour réduire certaines maladies racinaires chez d'autres espèces végétales, dans l'itinéraire de production pourrait constituer une partie intégrante d'une stratégie appropriée. Cependant, les effets mycorhiziens contre les pathogènes racinaires ne sont pas toujours prévisibles et les mécanismes qui régulent les effets protecteurs des mycorhizes sont largement inconnues. Dans ce contexte, la résistance induite par la mycorhize (RIM) a été étudiée chez P. hybrida dans un substrat horticole artificiel, et les mécanismes impliqués ont été recherchés.Après avoir testé différents champignons racinaires provoquant des maladies lors des productions de pétunia en pépinière, Thielaviopsis basicola a été sélectionné pour le pathosystème modèle. Trois espèces fongiques MA ont été évaluées pour leur capacité à protéger le pétunia contre T. basicola; seul Glomus mosseae BEG 12 a réduit la propagation du pathogène dans les racines, ainsi que les symptômes de maladie. Des expériences basées sur un système « split-root » ont montré que cet effet protecteur est systémique et peut être induite dans les parties non-mycorhiziennes de systèmes racinaires mycorhizés, en accord avec des études d'autres pathosystèmes végétaux. Par ailleurs, l’activité du champignon MA réduit de cinq fois l'apport nécessaire en engrais phosphaté, mais améliore pas la tolérance du pétunia aux concentrations élevées du sel dans le substrat horticole.Afin de mieux comprendre les mécanismes moléculaires à la base de la RIM vis-à-vis T. basicola chez le pétunia, diverses hypothèses ont été testées en analysant l'expression de gènes impliqués dans différentes voies de défense des plantes. Neuf gènes liés à la voie de signalisation de l'acide jasmonique, impliquée dans la résistance systémique induite (RSI) par des bactéries favorisant la croissance végétale, et trois gènes activés par l'acide salicylique, une molécule clé dans la résistance systémique acquise (RSA), ont été sélectionnés. Le profil d'expression de ces gènes indique que ces deux voies ne sont pas principalement impliquées dans la RIM locale contre le pathogène, tandis que la RIM systémique pourrait inclure des éléments de la RSA et de la RSI. L’infection par T. basicola des racines mycorhizées de pétunia n’affecte pas l'activation de sept gènes liés à la MA, ce qui montre que l'agent pathogène n'influence pas la fonctionnalité symbiotique. Les résultats suggèrent que la partie du programme cellulaire symbiotique englobant les gènes de défense végétaux régulés par la MA pourraient constitutivement contribuer à l'expression de la RIM locale ; leur rôle dans ce phénomène mérite des études plus approfondies