Questions d'alphabétisation dans le contexte africain
Auteur / Autrice : | Adeline Seurat |
Direction : | Bruno Suchaut, Alain Mingat |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de l'éducation |
Date : | Soutenance le 16/10/2012 |
Etablissement(s) : | Dijon |
Ecole(s) doctorale(s) : | Ecole doctorale Langages, Idées, Sociétés, Institutions, Territoires (Dijon ; 2007-2016) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut de recherche sur l'éducation : sociologie et économie de l'éducation (IREDU) (Dijon) |
Jury : | Président / Présidente : Pascal Bressoux |
Rapporteurs / Rapporteuses : Katharina Michaelowa, Marc Pilon |
Résumé
Si la proportion d'adultes analphabètes dans les pays d'Afrique subsaharienne a décliné entre 1985 et 2008, le nombre d’individus analphabètes a en réalité augmenté au cours de cette période. C'est dans ce contexte que depuis avril 2000, la communauté internationale poursuit les objectifs du processus Education Pour Tous, dont l’un vise, d’ici à 2015, à améliorer de 50 % les niveaux d'alphabétisation des adultes. Cette thèse a pour objectif d’analyser dans quelle mesure la scolarisation primaire et les programmes d’alphabétisation, deux processus sur lesquels la politique éducative peut intervenir, permettent aux individus des pays d’Afrique subsaharienne d’acquérir des compétences de base en lecture. Dans la grande majorité des pays africains, les analyses, menées sur la base d’enquêtes de ménages, montrent qu’il ne suffit pas d’être allé à l’école jusqu’à la fin du cycle primaire pour savoir lire une fois adulte et qu’il est primordial d’avoir bénéficié d’une certaine qualité de l’éducation. De plus, pour un même temps d’enseignement, le degré d’alphabétisme des individus est très différent selon les pays, indiquant donc de fortes disparités en termes de qualité de l’éducation. Ces disparités ne s’expliquent pas par des niveaux différents de ressources allouées aux systèmes éducatifs, mais paraissent plutôt liées à des différences liées d’une part, au temps d’enseignement dont ont bénéficié les individus, et d’autre part, à l’organisation du contexte scolaire à l’intérieur de ce temps. Si la scolarisation primaire ne suffit pas, dans son fonctionnement actuel, à assurer un savoir lire durable aux individus, cela implique un rôle significatif des activités d’alphabétisation. Il ressort des analyses des enquêtes de ménages que la participation à des programmes d’alphabétisation reste en moyenne assez limitée en Afrique subsaharienne. De plus, il existe une très forte variabilité entre les pays, des impacts des activités d’alphabétisation sur le savoir lire des individus. Ceci s’explique sans doute par la grande diversité des programmes d’alphabétisation mis en œuvre. Cette diversité, à laquelle s’ajoute la quasi-absence de véritable politique nationale de développement de l’alphabétisation, rend très difficile l’identification des modalités efficientes d’organisation des activités d’alphabétisation.