Thèse soutenue

Conflits de gestion du territoire, de l'environnement et des ressources naturelles dans la région des Nez Percé (Idaho, Oregon, Washington) : étude du territoire indien dans le contexte autochtone aux Etats-Unis depuis le début de la conquête de l'Ouest

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Auteur / Autrice : Nicolas Barbier
Direction : Yves BoquetGundars Rudzitis
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géographie
Date : Soutenance le 22/10/2012
Etablissement(s) : Dijon
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Langages, Idées, Sociétés, Institutions, Territoires (Dijon ; 2007-2016)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Théoriser et modéliser pour aménager (THEMA) (Besançon)
Jury : Président / Présidente : Irène Bellier
Rapporteurs / Rapporteuses : Annick Foucrier, Christian Montès

Résumé

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En 1855, les Etats-Unis signèrent un traité avec la Tribu des Nez Percé grâce auquel elle conservait 30000 km² sur un territoire autochtone de 54000 km². En 1863, les Etats-Unis violèrent ce traité et divisèrent par dix la taille de la Réserve des Nez Percé malgré l'absence de signatures de nombreux leaders tribaux de premier plan dont les terres furent annexées sur le papier. En 1877, l'armée américaine soumit ces derniers aux desseins territoriaux états-uniens après avoir tué des femmes et des enfants Nez Percé appartenant à leurs groupes. Ensuite, l'Etat fédéral utilisa des procédés coercitifs à l'encontre des Nez Percé et instrumentalisa la pauvreté de bon nombre d'entre eux afin d'obtenir le nombre de signatures suffisant à la validation de l'Accord de 1893. Ce dernier permit à l'Etat fédéral de mettre la Loi Dawes en application dans la Réserve des Nez Percé de 1863 et d'ouvrir celle-ci aux colons non-Indiens. Entre 1854 et 1895, les Nez Percé perdirent plus de 98% de leur territoire autochtone. Depuis le début du 20ème siècle, la majorité des habitants et des terres de la réserve sont non-indiens. Les conflits actuels de gestion du territoire, de l'environnement et des ressources naturelles entre Nez Percé et non-Indiens ont leur racine dans la violence et dans les procédés de coercition et d'instrumentalisation utilisés par les Etats-Unis à l'encontre des ces Amérindiens. Ces conflits opposent la tribu à des entités gouvernementales, à des groupes et à des individus non-indiens. Parallèlement, une partie de la population non-indienne locale soutient la tribu ou au moins certaines revendications tribales. Les principaux enjeux des conflits étudiés gravitent autour des questions suivantes : les luttes identitaires Nez Percé ; la souveraineté et l'autorité gouvernementale tribale dans la Réserve de 1863 ; la propriété terrienne privée ; l'inéquitable répartition des pouvoirs de gestion des loups, des saumons et des feux de végétation ; les droits sur l'eau ; la dégradation, la protection et la restauration des écosystèmes aquatiques et ripariens ; la restitution potentielle de terres publiques localisées dans le Territoire de Traité de 1855 à la tribu ; les mésententes concernant la signification du concept de développement durable et les difficultés concomitantes à mettre en action des projets régionaux significatifs bénéfiques aux niveaux économique, environnemental et social. J'aborde ces questions dans le contexte autochtone aux Etats-Unis depuis le début de la conquête de l'Ouest en comparant le cas des Nez Percé à ceux d'autres peuples amérindiens et en le replaçant dans un cadre national, voire international.