L’institution seconde Université d’Entreprise : Une analyse de l’imaginaire organisationnel
Auteur / Autrice : | Xavier Philippe |
Direction : | Michel Lallement, Jean-Philippe Bouilloud |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie du Travail |
Date : | Soutenance le 07/09/2012 |
Etablissement(s) : | Paris, CNAM |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Abbé Grégoire (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire interdisciplinaire pour la sociologie économique (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Loïc Cadin |
Examinateurs / Examinatrices : Michel Lallement, Jean-Philippe Bouilloud, Loïc Cadin, Florence Giust-Desprairies, Mokhtar Kaddouri, Marc Uhalde | |
Rapporteur / Rapporteuse : Florence Giust-Desprairies, Mokhtar Kaddouri |
Mots clés
Résumé
L’Université d’Entreprise est un objet peu traité par la littérature. Elle est ainsi majoritairement perçue comme une structure devant, notamment par la formation et le développement des compétences, contribuer à l’atteinte des objectifs stratégiques de son organisation-mère, mais également favoriser le renforcement d’une culture interne. Par-delà cette définition instrumentale, à quoi sert une Université d’Entreprise ? La dénomination même de ce type de structure interroge. Y aurait-il, outre la mission gestionnaire qui lui est confiée, des « fonctions latentes » pour l’Université d’Entreprise ? Comment dépasser la vision culturelle pour en questionner les motivations profondes ? Nous avons souhaité mobiliser au cours de ce travail un cadre interprétatif permettant de dépasser la fonction visible de l’objet et ainsi interroger sa dimension imaginaire. Pour ce faire, nous avons eu recours à deux plans théoriques différents, l’un prescriptif et l’autre analytique, afin d’interroger dans un mouvement itératif les différents rôles et fonctions qui pourraient être ceux de l’Université d’Entreprise. Un dispositif particulier issu de méthodes qualitatives a été construit. Il repose sur le recueil de deux types de discours différents, l’un contrôlé, l’autre spontané, afin de favoriser l’analyse des deux plans théoriques. Par ailleurs, nous avons souhaité interroger l’ensemble des parties prenantes de l’Université d’Entreprise. Dans cette optique, différentes techniques (données secondaires, entretiens, observation et recueil de dessins) ont été utilisées. Les résultats de cette recherche doctorale sont multiples. Ils permettent tout d’abord le dévoilement d’une institution seconde de l’imaginaire organisationnel, l’Université d’Entreprise. Celle-ci, créatrice de liens particuliers entre une organisation et les individus qu’elle emploie va favoriser l’effectivité de l’imaginaire organisationnel. Cela repose sur la formulation d’une promesse faite par l’organisation-mère aux individus. Le développement et la mise à disposition de leur capital humain permettraient ainsi de leur offrir des perspectives de carrière. Cette promesse repose sur trois principes imaginaires qui fondent le rôle de l’Université d’Entreprise : les valeurs promues par l’organisation-mère, le prestige procuré par le partenaire académique et les attentes de reconnaissance que manifestent les individus. C’est sur la base de ce triptyque imaginaire que nous proposons de repenser le rôle institutionnel de l’Université d’Entreprise.