Thèse soutenue

L'industrialisation du logement en France (1885-1970) : De la construction légère et démontable à la construction lourde et architecturale

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Auteur / Autrice : Kinda Fares
Direction : André Guillerme
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire des techniques
Date : Soutenance le 16/03/2012
Etablissement(s) : Paris, CNAM
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Abbé Grégoire (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Histoire, technique, technologie, patrimoine (Paris) - Centre d'histoire des techniques et de l'environnement (Paris ; 1960-2012)
Jury : Président / Présidente : Hélène Vacher
Examinateurs / Examinatrices : André Guillerme, Hélène Vacher, Gérard Monnier, Valérie Nègre, Pieter Uyttenhove, Franz Graf
Rapporteur / Rapporteuse : Gérard Monnier

Résumé

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La thèse porte sur l’industrialisation du logement en France (1885-1970), de la construction légère et démontable à la construction lourde et architecturale. L’objet de cette thèse se place à l’interface de quatre grands sujets : l’existence de l’industrialisation avant la seconde guerre mondiale, la politique technique du ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme (MRU), les projets réalisés après la seconde guerre mondiale dont on applique les méthodes d’industrialisation imposées par l’Etat, et les principes de la charte d’Athènes. La période d’étude s’étend de 1885, premier témoin européen de l’industrialisation du bâtiment, à 1970 année de remise en cause de ce type de construction. l’industrialisation du bâtiment a des racines très anciennes, elle croît d’abord parmi les militaires, pour les besoins de la conquête coloniale, des campagnes, des guerres qui enflamment l’Europe. La cabane de plage ou la baraque de villégiature, la tente de toile, l’auvent de marché, sont autant de figures constructives qui prolifèrent en fin du XIXe siècle. Surtout, les expéditions coloniales menées tambours battants exigent rapidité, sécurité, capacité : la baraque est la solution industrielle. L’industrialisation se poursuit, non plus légère mais lourde. Elle est pour l’Etat la principale voie car elle diminue le prix de revient de la construction, réduit les interventions et améliore le confort des logements. A partir de 1945, l’Etat français nouveau investit dans la partie la plus sinistrée, encourage les innovations basées sur l’emploi de matériaux et de techniques en instituant l’agrément technique des « matériaux nouveaux et des procédés non traditionnels de construction ». Dans la première partie de cette recherche, nous avons essayé de montrer qu’il y a bien une industrialisation du bâtiment avant la seconde guerre mondiale. L’industrialisation occupe « brutalement » la construction légère dans les années 1890. La baraque démontable et transportable, militaire, ambulante devient l’objet de compétitions, de confrontations, d’intérêts guerriers en Europe de l’ouest. Des dizaines de modèles sont préfabriqués et montés en arrière des champs de batailles ou en prévision des conquêtes territoriales. Dans un second temps nous avons choisi de continuer l’histoire de la construction lourde dans l’après guerre, spécifiquement la construction du logement. Par conséquent nous avons choisi d’étudier deux projets remarquables de la période juste après la seconde guerre mondiale. 1- Le projet de la cité expérimentale de Noisy-le-Sec : au travers de ce projet l’Etat a essayé de tester les procédés et matériaux nouveaux permettant d’utiliser moins de matières premières et d’énergie, de simplifier la mise en œuvre, de faire connaître ces nouveautés pour faire de la technique une technologie et contribuer à l’amélioration de l’habitat (confort intérieur, équipement). Pour ce faire, il importe des procédés et impose des changements de rythme et d’échelle. 2- le projet des Grands Terres : Le chantier des Grands Terres doit être considéré comme le premier chef d’œuvre de préfabrication lourde de logements. Ce projet affirme aussi une nouvelle façon de penser la ville et son rapport à l’habitat, il est une des applications réussies de la Charte d’Athènes, bible de l’urbanisme de Lods, et une référence pour les évolutions urbaines des décennies 60 et 70. Enfin, pour élaborer cette recherche académique j’ai pris le parti “chronologique” ” : 1885-1940 “la construction légère et démontable”, 1940-1970, “la préfabrication lourde et indémontable”, 1945-1953 “ la cité d’expérience de Noisy-le-Sec”, 1952-1956, “le modèle achevé le plus réussi des grands opérations, le projet des Grandes Terres”.