Thèse soutenue

La symbolique des quatre éléments primordiaux et les figures du temps : De la dramaturgie européenne aux livrets de Verdi

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Auteur / Autrice : Christine Resche
Direction : Gérard Loubinoux
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Etudes italiennes
Date : Soutenance le 03/12/2012
Etablissement(s) : Clermont-Ferrand 2 en cotutelle avec Università degli studi (Bologne, Italie)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale des lettres, sciences humaines et sociales (Clermont-Ferrand)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de Recherches sur les Littératures et la Sociopoétique (Clermont-Ferrand, Puy-de-Dôme, France)
Jury : Président / Présidente : Jean-Louis Jam
Examinateurs / Examinatrices : Camillo Faverzani, Giuseppe Leonelli, Damien Colas, Paolo Gozza, Luisa Avellini
Rapporteurs / Rapporteuses : Camillo Faverzani, Giuseppe Leonelli

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Notre travail, qui centre la représentation symbolique des quatre éléments (terre, eau, air, feu), part de l' « imagination matérielle » de Bachelard en vue d'établir une réflexion équilibrée autour de dynamiques dramaturgiques et littéraires (particulièrement Hugo et Shakespeare) en amont des opéras de Verdi pou r déboucher sur l'analyse de ces derniers, d'un point de vue littéraire et musical. À partir de la mythographie des quatre éléments, diverses figures du temps émergent des livrets verdiens et livrent un parcours symbologique thématique. Ainsi, l'héroïne de La Traviata est confrontée au temps qui fuit, rendu évident par la frénésie musicale du rythme. Au carpe diem impatient s'oppose alors l'émergence de l'amour inévitablement lié à la linéarité du temps de la destinée. Les feux de la passion se distinguent d'une image aérienne de Violetta, qui glisse d'une joie à l'autre en développant un rapport à plusieurs éléments. De manière similaire, une reconstruction analytique de Un ballo in maschera prouve que les personnages demeurent impuissants et superflus face à l'inflexible destin. Le temps accélère ensuite de façon soudainedans Rigoletto au sein d'une image aquatique. Dans cette œuvre, un chronotope de la crise d'empreinte bakhtinien entre en jeu, provoquant un renversement de la direction temporelle et une précipitation du temps imagée dans le rythme hippique du galop. Le temps cristallisé dans Don Carlos dérive pour sa part de l'expérience amoureuse des protagonistes qui se réfugient dans un temps réitérable par le biais du souvenir tandis qu'un autre souvenir igné annonce un retour du temps destructeur dans Il Trovatore. Mais un deuxième régime temporel linéaire où le feu est dévorant prend également forme dans cette œuvre sombre, débouchant sur un mouvement aérien qui est une fuite à la condition terrestre révolue des personnages amoureux. Enfin, les symboles d'un temps dévastateur porteur de mort, dégagés par les ténèbres, sont observables dans Macbeth et Otello, sous-tendus par un même substrat shakespearien. Lemoment de la chute ultime du héros est venu. Comme si l'insoluble tragédie de la source shakespearienne rencontrait par ce biais le pessimisme et le doute artistique d'un Verdi arrivé désormais à maturité.