Paysages de fromages : sensibilités au paysage, pratiques des agriculteurs et ancrage territorial des AOC fromagères de moyennes montagnes d'Auvergne et de Franche-Comté.
Mots clés
Résumé
L’objet de cette thèse est de comprendre le rôle du paysage dans l’analyse de l’ancrage territorial des produits d’AOC en s’appuyant sur l’exemple des AOC fromagères de moyennes montagnes d’Auvergne et de Franche-Comté. La recherche a été menée à partir d’une approche multiscalaire, du territoire d’AOC jusqu’à l’exploitation agricole, lieu de production des objets paysagers mis en image et valorisés dans les supports de communication des filières.Une première hypothèse a été émise, selon laquelle les liens entre produits et paysages sont une fausse évidence. Pour la vérifier, nous avons analysé, à l’échelle des territoires retenus pour l’étude, les modèles paysagers véhiculés dans les documents promotionnels et les règles des cahiers des charges ayant un impact direct ou indirect sur le paysage. Cette première entrée nous a finalement conduit à relever la présence de liens de nature différente entre les régions d’Auvergne et de Franche-Comté.Les analyses menées à l’échelle de l’exploitation agricole se fondent sur une notion de paysage à l’interface des dimensions matérielles (objets) et idéelles (images), et des pratiques agricoles individuelles et collectives. Elles s’appuient en outre sur l’hypothèse de l’existence d’une sensibilité au paysage des agriculteurs qui conditionne les pratiques mises en œuvre dans les exploitations, et, par conséquent, l’absence ou la présence d’objets paysagers emblématiques des produits. Pour que cette sensibilité s’exprime, nous avons élaboré une méthode d’entretien particulière, fondée sur le principe de déconstruction - reconstruction des paysages attachés à des lieux. Au final, la compréhension de ce point de vue paysager et des déterminants des pratiques des agriculteurs nous a conduit à identifier des postures d’agriculteurs relatives à leur métier et à la place de l’animal dans le système. Ces dernières expliquent la force ou la faiblesse des liens entre les images promues et la réalité des systèmes de production.