L'usage rituel de la Jurema chez les Amérindiens du Brésil : répression et survie des coutumes Indigènes à l'époque de la conquête spirituelle européenne (XVIe-XVIIIe siècles)
Auteur / Autrice : | Guilherme De Souza Medeiros |
Direction : | Bernard Dompnier |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Doctorat Histoire |
Date : | Soutenance le 10/01/2012 |
Etablissement(s) : | Clermont-Ferrand 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale des lettres, sciences humaines et sociales (Clermont-Ferrand) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Centre d'histoire Espaces et cultures (Clermont-Ferrand) |
Jury : | Président / Présidente : Saulo Neiva |
Examinateurs / Examinatrices : Michel Bertrand, Pierre Antoine Fabre, Roberto Motta, Charlotte de Castelnau-L'Estoile | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Michel Bertrand, Pierre Antoine Fabre |
Résumé
L’usage rituel de la Jurema, en tant que boisson sacrée faite à partir des plantes du même nom (surtout Mimosa tenuiflora, autrement appelée Mimosa hostilis Benth.) par les peuples autochtones du Brésil, est apparu pour la première fois dans un document rédigé à Recife, Pernambuco, et daté de 1739, qui traite de son usage par les Amérindiens des missions de Paraíba. Son apparition dans les sources coloniales lusobrésiliennes du XVIIIe siècle peut indiquer de nouvelles dynamiques socioculturelles sur la frontière coloniale du Nordeste. L’usage de cette boisson sacrée semble avoir des origines bien antérieures à l’arrivée des colonisateurs, peut-être de plusieurs siècles, et l’on peut aussi signaler sa permanence de nos jours, soit chez les Indiens du Nordeste, au coeur de leurs croyances et de leur cosmologie, soit dans les populations rurales et urbaines dans le cadre d’usages religieux qui mêlent christianisme et cultes afrobrésiliens. On cherchera ici à dégager le rôle joué par les missions catholiques dans l’Amérique Portugaise coloniale comme institutions de frontière, à la fois comme bornes entre les espaces connus et inconnus des colonisateurs et comme élément de définition des territoires des couronnes espagnole et portugaise, mais surtout comme espaces, elles mêmes, de communication et d’échange entre des univers culturels et religieux totalement différents.