Contribution à l’analyse juridique de la notion de valeur : essai sur les biens à valeur négative
Auteur / Autrice : | Marie Renouf |
Direction : | Mathias Audit |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | droit privé et sciences criminelles |
Date : | Soutenance en 2012 |
Etablissement(s) : | Caen |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Lors de la cession d’un bien, dès que la valeur des obligations imposées au cédant dépasse le prix de cession convenu par les parties, le rapport d’échange entre le bien et la monnaie semble négatif. En effet, schématiquement, le cédant transfère la propriété d’un bien et verse une somme d’argent au cessionnaire. La valeur d’échange du bien cédé apparaît alors comme négative, /ab initio/ lors de la conclusion du contrat ou postérieurement à celle-ci, lors de la mise en œuvre d’une clause de garantie de passif. Confronter cette réalité économique aux règles du droit civil permet de démontrer que ces dernières s’adaptent à la pression des faits économiques. En effet, le bien est la chose appropriable et l’appropriabilité de la chose est justifiée par sa valeur économique. Le critère essentiel de la notion de bien n’est pas un contenu quantifié, c’est-à-dire la mesure constatée de sa valeur d’échange, nécessairement subjective et relative, mais un contenant quantitatif, c’est-à-dire la possibilité juridique de faire l’objet d’une telle mesure. Un bien ne cesse donc pas d’être qualifié comme tel si sa valeur d’échange apparaît comme négative. L’expression de prix négatif parfois employée en pratique n’est pas correcte juridiquement. Un tel prix ne permet en effet pas la qualification de la cession d’un bien à valeur d’échange négative en contrat de vente. Seule la stipulation d’un prix symbolique permet d’ancrer ces cessions dans ce /corpus/ de règles juridiques. Une telle cession n’est valable que si ce prix symbolique représente « autre chose » : un intérêt économique convenu par les parties permettant de considérer comme causée l’obligation de chaque contractant