Thèse soutenue

Théorie du développement territorial dans une économie de satiété

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Claudio Pirrone
Direction : Hervé Thouément
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences économiques
Date : Soutenance le 09/02/2012
Etablissement(s) : Brest
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la mer (Plouzané, Finistère)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Aménagement des usages des ressources et des écosystèmes marins et littoraux (Brest, Finistère)
Jury : Président / Présidente : Alain Ayong Le Kama
Examinateurs / Examinatrices : Hervé Thouément, Alain Ayong Le Kama, Enrica Chiappero Martinetti, Jean Boncœur, Erwan Charles, Bernard Pecqueur
Rapporteurs / Rapporteuses : Alain Ayong Le Kama, Enrica Chiappero Martinetti

Résumé

FR  |  
EN

Partant du constat de la nature encore relativement ambiguë du concept de développement territorial, cette thèse en propose uneapproche à la fois plus rigoureuse et plus large que la simple identification de ce dernier avec le développement économique. Le chemind’analyse choisi s’articule en quatre phases, chacune traitée dans un chapitre différent.Tout d’abord, par le biais d’une brève analyse historique des relations entre la pensée politique, au sens de la gestion des affaires dela cité, et la pensée économique, ce travail met en lumière les raisons qui ont permis au fur et à mesure à la sphère économique de s’imposer,et de revêtir ainsi le rôle de finalité du développement quittant celui de simple instrument. Et, en effet, à certaines conditions, l’amalgamepeut être justifié, notamment en présence d’insuffisance des moyens de chacun pour assurer la couverture de ses propres besoins.Puisque le fait de faire reposer le développement des territoires sur l’aspect économique conduit implicitement à considérer commepérenne cette condition d’insuffisance, nous avons souhaité vérifier si les approches les plus courantes de la théorie économique étaient enmesure de prendre en compte les situations d’opulence. À cette fin, nous avons relâché l’hypothèse de non-satiété, qui est implicite tant dansla convexité des courbes d’indifférence en microéconomie que dans la « loi psychologique » de la Théorie Générale de Keynes.L’élargissement de la théorie économique à la condition de satiété, creusée sur le plan théorique et confrontée à la réalité au cours dela thèse, conduit à avoir un regard très éloigné des représentations habituelles des faits économiques. Et, une fois l’analyse élargie auxrelations entre territoires différents, on peut démontrer, à partir d’une perspective purement économique, la nature contradictoire des finalitéséconomiques du développement.Enfin, adoptant l’optique des territoires comme « construits sociaux », la thèse avance une proposition alternative, fondée sur leslibertés d’être et de faire et leur élargissement progressif, selon une logique voisine de l’approche par les capabilités d’A.Sen, sans pourautant s’y réduire. Cette démarche permet de mettre en cohérence l’économique et le non économique, dans une perspective qui intègrepleinement le concept de durabilité selon la proposition du Rapport Brundtland de 1987 et qui se cristallise dans un nouvel indicateursynthétique de développement, la « création d’espace de développement ».