Le mythe du forçat dans le roman français du XIXe siècle ou Prométhée désenchaîné
Auteur / Autrice : | Julie Tarouilly |
Direction : | Pierre-Jean Dufief |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Lettres modernes |
Date : | Soutenance le 29/11/2012 |
Etablissement(s) : | Brest |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Arts, Lettres, Langues (Bretagne) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'étude des correspondances et journaux intimes (Brest ; 1982-....) |
Jury : | Président / Présidente : Marie-Josette Le Han |
Examinateurs / Examinatrices : Pierre-Jean Dufief, Marie-Josette Le Han, Jean-Louis Cabanès, Jean-Marc Hovasse | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Louis Cabanès, Jean-Marc Hovasse |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
En un siècle troublé, né du séisme de 1789, le bagne, lieu de fracture, peut se comprendre comme le modèle spatial du doute, de la contrainte et de la souffrance, des fins et des commencements. Surtout, il est le fondateur du forçat, personnage de tous les paradoxes, repoussant les limites, animé de la fièvre des résurrections. Dans un roman cherchant à affirmer son identité, au milieu des récriminations d’une Histoire en mouvement, que signifie le surgissement en littérature, comme une invitation à imaginer l’inimaginable, de cet homme déchu, de ce coupable révélé, qui ne se satisfait d’aucune finitude et représente pourtant la finitude elle-même ? A la frontière de la réalité et du mythe, le bagnard, cet être du dehors, éclairé de la lumière étrange que projette sur lui le lieu extrême du bagne, apparaît comme un personnage nécessaire à la mise en place du roman, pêle-mêle vindicatif d’observations et d’inventions, composé du silence et de la parole. Il réunit en effet les cheminements de la différence et de la quête propres aux drames romanesques. Cet être de l’opposition – chez Victor Hugo, Balzac, Paul Féval ou encore George Sand – s’impose donc ainsi qu’un héros. L’imagination des romanciers le transfigure et lui offre le pouvoir du symbole. Comme le Titan révolté de l’Antiquité, le forçat romanesque du XIXe siècle suggère la vérité mythique d’une humanité à la recherche du sens.