Thèse soutenue

Aspects du sujet dans la philosophie du langage ordinaire

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Auteur / Autrice : Valérie Boutevin-Bonnet
Direction : Charles Ramond
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 28/06/2012
Etablissement(s) : Bordeaux 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde ; 2007-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Sciences, Philosophie, Humanités (Bordeaux)
Jury : Président / Présidente : Jean-Michel Roy
Examinateurs / Examinatrices : Alain Séguy-Duclot, Bruno Ambroise, Jean-Philippe Narboux
Rapporteur / Rapporteuse : Jean-Michel Roy, Alain Séguy-Duclot

Résumé

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De quelle notion de sujet avons-nous besoin rendre compte de nos pratiques et notamment de notre pratique du langage ? Cette question du sujet et de la subjectivité se pose à nouveaux frais dans le cadre de la philosophie du langage ordinaire et tout particulièrement à partir de la théorie des actes de parole de J.L. Austin. En effet, si le langage n’a de signification qu’en tant que parole, et même qu’en tant qu’acte d’un sujet qui prend la parole, le langage ne saurait être un processus sans sujet. Un acte nécessite un agent et si cet acte est un acte de parole, il faut un agent capable de comprendre la signification de ce qui est dit, en d'autres termes, il semble bien qu’il faille un sujet pensant, un sujet psychologique. C’est dans cette voie que s’engagèrent les premières interprétations d’Austin. Les actes de parole donnèrent naissance d’une nouvelle discipline : la pragmatique, où le rôle de l’intention dans la signification est primordial. Or, la philosophie du langage ordinaire se situe dans le projet initial de la philosophie analytique, tel que mené par Frege, Russell et le premier Wittgenstein, qui détachaient la signification de la subjectivité des représentations en la liant à la référence ou dénotation. Le sujet psychologique se trouve alors hors du champ de la pensée et de la vérité. Austin poursuit et radicalise ce projet : dans la théorie des actes de parole, la vérité devient la dimension d’évaluation de certains énoncés à l’intérieur de la catégorie plus générale de la félicité, évaluation qui n’est possible qu’en situant l’énonciation dans son contexte. C’est donc le contexte, et non l’intériorité du sujet parlant qui permet la compréhension. Ainsi, Le sujet des actes de paroles n’est pas le sujet intentionnel du mentalisme. C’est en fait un sujet pensant dont la pensée se lit dans le comportement, un sujet dont la pensée publique se fonde et s’exprime dans des conventions sociales qui le rendent responsables de ses paroles. Le sujet parlant est un sujet social pour qui l’enjeu est de parvenir à trouver et faire entendre sa voix alors même qu’il parle dans les mots des autres, un sujet responsable et mis en position de fragilité car il doit répondre de plus qu’il ne le voudrait.