Répression et dynamiques psychiques de la détresse énoncée et éprouvée chez les femmes atteintes d'un cancer du sein
Auteur / Autrice : | Véronique Gerat-Muller |
Direction : | Jack Doron |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociétés, Politique, Santé publique. Psychologie |
Date : | Soutenance le 26/11/2012 |
Etablissement(s) : | Bordeaux 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sociétés, politique, santé publique (Talence, Gironde ; 2011-....) |
Jury : | Président / Présidente : Grégory Michel |
Rapporteurs / Rapporteuses : Anne Andronikof-Sanglade, Henri Chabrol |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Contexte : Les résultats de la recherche en psycho-oncologie ne s’accordent pas sur la prévalence, l'intensité et la nature des troubles anxio-dépressifs des patients évalués à l’aide de données auto-rapportées. La pratique clinique montre par ailleurs un écart important entre l’énoncé de la détresse et son éprouvé, écart pouvant expliquer l’écueil diagnostic. Objectifs : déterminer les facteurs intrapsychiques expliquant les difficultés de l'évaluation de la détresse en psycho-oncologie par une démarche de recherche scientifique et clinique. Méthode : Etude prospective. L’échantillon : 101 patientes atteintes d’un cancer du sein (traitement initial ou récidive) Outils : Hospital Anxiety and Depression Scale (HADS), Rorschach-SI. Analyse clinique exploratoire et analyses statistiques inférentielles. Résultats : Nos résultats concernent, face aux patientes adaptées, deux groupes de patientes anxio-dépressives : les patientes Plainte verbalisant à l’HADS une détresse psychique identifiée au Rorschach et les patientes Silence dont le dénuement psychique n’est pas énoncé avec l’HADS. Notre approche confronte une analyse clinique et qualitative à l’épreuve statistique de données quantitatives. Nos résultats font état de trois variables intrapsychiques prédicteurs de l’ajustement de la communication de la détresse émotionnelle (plainte versus silence) : l’inhibition émotionnelle, l’immaturité relationnelle, l’impact du stress situationnel. Ces facteurs permettent d’établir, selon l’interaction qu’ils entretiennent entre eux, deux dynamiques psychiques : un fonctionnement de type névrotique pour l’ajustement Silence et un fonctionnement opératoire pour l’ajustement Plainte. Conclusion : Notre démarche utilise les aspects quantitatifs des fonctions nomothétiques du Rorschach-SI et les propriétés qualitatives de l’évaluation de l’activité psychique et subjective qu’il permet. S’inscrivant dans la méthodologie princeps rigoureusement clinique du cadre conceptuel de la méthode Exner, sa rigueur a permis d’isoler les variables saillantes du fonctionnement des sujets de chacun de nos groupes d’analyse et a aidé à la compréhension des dynamiques psychiques sous-jacentes singulières. L’analyse statistique des données quantitatives obtenues en second lieu permet la généralisation des résultats en vue de l’élaboration de méthodes diagnostiques plus pertinentes permettant un suivi mieux adapté.