Thèse soutenue

Identités féminines "transgressives" au Sénégal : un rapport ambivalent à la glocalisation
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Auteur / Autrice : Awa Diop
Direction : Éric Macé
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociétés, Politique, Santé publique. Sociologie
Date : Soutenance le 15/10/2012
Etablissement(s) : Bordeaux 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sociétés, politique, santé publique (Bordeaux)
Jury : Président / Présidente : Jean-Paul Colleyn
Examinateurs / Examinatrices : Éric Macé, Jean-François Havard
Rapporteurs / Rapporteuses : Cyril Lemieux, Fatou Sow

Résumé

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A travers cette thèse, nous avons saisi des expériences féminines qui sont à l’oeuvre dans la société sénégalaise. De telles expériences qui sont souvent perçues comme « transgressives » par les figures de l’autorité masculine sénégalaise (acteurs religieux et entrepreneurs moraux par exemple) permettent de mettre à jour un Sénégal situédans les tensions d’une glocalisation. Nous avons analysé ce Sénégal comme le site d’une négociation entre ses principes visibles (vertu, morale, tolérance, tradition, etc) et des pratiques de femmes, qui n’ayant plus peur de sortir des canaux de socialisation, explorent de nouvelles subjectivités. Face à ces tensions, prime une culture del’ambivalence incarnée à la fois par les médias, les acteurs moraux et les figures étiquetées péjorativement. En d’autres termes, les médias sont souvent « créateurs » des visibilités « scandaleuses » et peuvent s’aligner derrière les acteurs moraux ou religieux pour défendre la vertu nationale ou l’image de la Sénégalaise. Pour les acteursmoraux, l’ambivalence se situe dans le fait qu’il existe un fossé entre leurs propres pratiques et les principes islamiques qu’ils incarnent et utilisent pour dénoncer des faits perçus comme « scandaleux ». Les figures « transgressives » mobilisent, quant à elles, une identification se référant aux identités religieuses et aux imaginaires sociaux pour ne pas trop s’écarter des cadres normatifs. Toutes ces ambivalences traduisent in fine l’ambivalence d’une société se définissant comme pieuse, vertueuse et « traditionnelle » mais qui est sans cesse débordée par les pratiques d’une jeunesse au diapason d’un monde globalisé.