Thèse soutenue

Les derniers grands feux (?) d'une maison comtoise et bourguignonne : Guillaume de Vienne, seigneur de Saint-Georges et de Sainte-Croix, 1362-1437
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Auteur / Autrice : Gérard Pelot
Direction : Jacky Theurot
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 14/12/2012
Etablissement(s) : Besançon
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Langages, Espaces, Temps, Sociétés (Besançon ; 1991-2016)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire des sciences historiques (Besançon)
Jury : Président / Présidente : Bertrand Schnerb
Examinateurs / Examinatrices : Jacky Theurot, Bertrand Schnerb, Gérard Giuliato, Jacques Paviot, Jean-Marie Cauchies
Rapporteurs / Rapporteuses : Gérard Giuliato, Jacques Paviot

Résumé

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Le personnage s'inscrit dans l'histoire de la seconde Maison de Vienne (depuis le milieu du XIIIe siècle), issue des comteséponymes, peu étudiée. Les diverses branches furent animées par quelques personnagesprestigieux, comme Jean de Vienne, amiral de France. Trois faits : la mort de l'amiral(Nicopolis, 1396), le fabuleux héritage de son frère Huguenin, et une robuste santé, permirentà Guillaume de s'affirmer comme "chef " de la Maison de Vienne. Il se distingua par unservice multiforme (militaire, diplomatique, de conseil) auprès des ducs de BourgognePhilippe le Hardi, Jean sans Peur et Philippe le Bon, de 1379 à sa mort, et par une gestionavisée de son immense patrimoine terrien, dans le Duché (presque toute la Bresselouhannaise ; Arc-en-Barrois ; sans doute le premier revenu domanial duchois), et dans leComté, auquel il faut ajouter deux hôtels, à Dijon et à Paris. Olivier de La Marche propagea larenommée de Guillaume de Vienne "le Grand" et "le Sage". Ses deux épouses successives lefirent entrer dans des familles prestigieuses : Thoire-Villars (alliée aux comtes de Genève) etles Dauphins d'Auvergne. Sur les champs de bataille et comme diplomate, le "sire de SaintGeorge" connut la gloire et la célébrité : de l'Ecosse à Mahdia (en l'actuelle Tunisie), de laNormandie à Milan, il s'affirma comme un haut cadre de l'Etat bourguignon en gestation.Comblé d'honneurs par les Ducs ( ordre de l'Arbre d'or en 1403, premier nommé chevalier del'ordre de la Toison d'or en 1430), recevant la plus forte pension ( 3000 francs/an), intime deces souverains, il fut aussi un membre actif du Grand conseil royal et gouverneur des deuxBourgognes ; il s'illustra à la croisade (Mahdia, 1390), au service de l'Eglise (familier deClément VII ; chef de l'ambassade bourguignonne au concile de Constance (1415) ;bienfaiteur de Colette de Corbie pour la fondation de plusieurs couvents) et fut le dernierBourguignon auquel s'adressa Jean sans Peur sur le pont de Montereau (1419). Sa secondeépouse lui donna un fils, lui aussi prénommé Guillaume, et seigneur de Saint-Georges et deSainte-Croix à la mort de son père – ce qui a posé problème à plus d'un historien. Cepersonnage, pourvu d'une solide formation, militaire mais aussi intellectuelle (envoyé en"Allemagne" pour y apprendre la langue), connut une foudroyante ascension, du vivant de sonpère, au service de Jean sans Peur puis de Philippe le Bon. Non moins foudroyante fut, dès1440, la dilapidation du patrimoine mobilier et immobilier du "sire de Saint-George" par lenouveau Guillaume de Vienne et son fils Jean, lesquels menèrent, semble-t-il, une viedissolue, et tombèrent dans les rets de multiples profiteurs, au premier chef les "légistes etgens de finances". Marguerite de Vienne, une soeur de Jean, fut bien près d'épouser le comted'Eu, beau-frère de Philippe le Bon. Elle s'unit à Rodolphe de Hochberg, issu d'une puissantefamille de Forêt Noire, et devenu comte de Neuchâtel en succession de son cousin Jean,comte de Fribourg et maréchal de Bourgogne. Marguerite et Rodolphe unirent leurs efforts etparvinrent à reconstituer une bonne partie du patrimoine seigneurial de "Guillaume de Viennele Grand", qu'ils transmirent à leur fils Philippe, célèbre par ses états de service auprès deCharles le Téméraire puis de Louis XI. La fille de Philippe, Jeanne de Hochberg, par sonmariage apporta l'héritage à la famille d'Orléans-Longueville. D'autres branches "Vienne"s'éteignirent, mais une semblable étude permettrait de sortir de l'ombre des personnages decette Maison, comme Guillaume de Vienne, seigneur de Montby et de Montbis (décédé en1471), les Vienne seigneurs de Listenois (Bourbonnais), sans oublier Girard (mort en 1545),seigneur de Commarin, fondateur de la chapelle de Vienne en la Sainte-Chapelle de Dijon.