Thèse soutenue

Le visage romanesque : dans les œuvres de Chariton, de Xénophon d'Éphèse, de Longus, d'Héliodore d'Émèse et d'Achille Tatius

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Auteur / Autrice : Dorothée-Laure Saussard-Colard
Direction : Michel Woronoff
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langues et littératures anciennes
Date : Soutenance le 28/09/2012
Etablissement(s) : Besançon
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Langages, Espaces, Temps, Sociétés (Besançon ; 1991-2016)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut des sciences et techniques de l'Antiquité (Besançon)
Jury : Président / Présidente : Michel Fartzoff
Examinateurs / Examinatrices : Michel Woronoff, Michel Fartzoff, Alain Billault, Bernard Pouderon
Rapporteur / Rapporteuse : Alain Billault, Bernard Pouderon

Résumé

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L’analyse du vocabulaire grec du visage dans l’ensemble des romans de Chariton, de Xénophon, de Longus, d’Héliodore et d’Achille Tatius a pour dessein de montrer l’intérêt certain, à la fois esthétique et sensoriel, porté à cette partie souveraine du corps. Quelle est donc l’importance accordée au visage du héros ou de l’héroïne ? Et de quelle manière le discours rend-il compte de son incarnation, de sa réalité organique ? Comment les visages des personnages interagissent-ils ? Parce que le visage se révèle une interface entre l’intime et le social, entre l’intériorité et l’expressivité, on peut se demander en quoi ce lieu privilégié du corps, à travers la description de l’aspect physique des personnages, caractérise leur éthos permanent ou communique au lecteur leurs émotions fugitives. Le visage s’offre aux regards et interpelle. Ses traits sont autant de signes à interpréter pour celui ou celle qui le regarde et dont il mobilise le système de reconnaissance et de représentation. Certes, la description physique des héroïnes comme celle des jeunes hommes ne se limite pas au visage. Mais, seul le visage, qui n’a rien d’incertain, d’irrégulier, de disharmonieux, est appelé à refléter les vertus des personnages mais aussi ses plus grandes souffrances. La mise en icônes de traits représentatifs des personnages s’inscrit dans la logique des procédures de description physique qui caractérise la culture romanesque. Le roman aime ainsi à représenter la beauté, en alliant aux manifestations physiques les émotions de l’âme. Les visages des héros romanesques grecs sont dévoilés dans une sorte de mosaïque à la fois anatomique et littéraire, évoquant les éléments fondamentaux qui les constituent. Ainsi, sans confondre visage et portrait, nous avons déconstruit le visage romanesque pour en montrer les diverses facettes, la palette des couleurs, les références littéraires intertextuelles et mythologiques mais aussi certains invariants, pour enfin mieux le reconstruire. Nous avons donc procédé à l’étude et à l’analyse du visage, non seulement comme entité mais en tant que visage morcelé, voire éclaté. L’étude approfondie des sens s’est attachée à souligner la passion, ses effets et les émotions du corps, entre plaisir et souffrance, entre affection et violence. Cette recherche a permis de souligner les éléments communs aux différents romanciers, mais aussi leur originalité d'écriture. L'importance accordée au visage et plus généralement au corps dans la narratologie laisse apparaître le reflet des valeurs de la société grecque de leur temps.