Épistémologie de la conservation du patrimoine : ontologie d'un domaine, ergologie d'une discipline
Auteur / Autrice : | Pierre Leveau |
Direction : | Jacques Morizot |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance le 13/12/2012 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Cognition, Langage et Education (Aix-en-Provence ; 2000-....) |
Jury : | Président / Présidente : Philippe Jockey |
Examinateurs / Examinatrices : Jacques Morizot, Philippe Jockey, Jean Davallon, Thierry Lalot, Mounir Bouchenaki | |
Rapporteur / Rapporteuse : Jean Davallon, Thierry Lalot |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Ce mémoire est une mise à jour philosophique du modèle conceptuel défini par Aloïs Riegl dans son ouvrage sur Le culte moderne des monuments. Pour faire cet aggiornamento, nous présentons dans une première partie ce modèle et l'énigme qu'il contient. Dans la deuxième, nous décrivons le paradigme que les premières communautés patrimoniales adoptèrent dans l'Entre-Deux-Guerres pour la résoudre, puis nous introduisons dans la troisième les concepts qui ancrent leur paradigme dans le monde actuel et nous formulons l'énigme qu'il pose maintenant aux professionnels. Historiquement, nous démontrons ainsi la continuité de l'institution patrimoniale, d'A. Riegl à nos jours. En dépouillant les archives de la Commission internationale de Coopération intellectuelle, nous prouvons que l'ONU et l'UNESCO n'ont pas créé les réseaux de conservation que nous connaissons, mais ont hérités de ceux que la SDN et la CICI tissèrent avant-guerre en fédérant les institutions et les associations qui existaient alors. Philosophiquement, nous mettons au jour le fondement ontologique et épistémologique de l'institution patrimoniale en étudiant différents modèles conceptuels. Nous expliquons comment le réalisme structural peut concilier les théories réalistes et constructivistes qui pourraient s'opposer ici et comment l'approche processus permet d'unifier ses secteurs sans nier les différences de nature qui existent entre ses objets. Notre thèse est que l'on peut modéliser le domaine en interconnectant les points de vue de ses acteurs. Pour l'établir, nous répondons à la question de savoir ce qu'est le patrimoine, comment fonctionne son institution et sur quoi se fonde sa conservation.