Nathanael West, notre contemporain : esthétique de la rupture et figurations du chaos
Auteur / Autrice : | Frank Conesa |
Direction : | Sylvie Mathé |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Etudes anglophones |
Date : | Soutenance le 30/11/2012 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille |
Ecole(s) doctorale(s) : | École Doctorale Langues, Lettres et Arts (Aix-en-Provence) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire d'études et de recherches du monde anglophone (Aix-en-Provence, Bouches-du-Rhône) |
Jury : | Président / Présidente : Pascale Antolin-Pirès |
Examinateurs / Examinatrices : Sylvie Mathé, Pascale Antolin-Pirès, Aurélie Guillain, Claire Maniez, Sophie Vallas | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Pascale Antolin-Pirès, Aurélie Guillain |
Mots clés
Résumé
Nathanael West (1903-1940) a écrit un nouveau chapitre de la littérature américaine, avant de disparaître brutalement en 1940. La publication de ses œuvres complètes en 1957 a suscité l'engouement de la scène littéraire américaine qui a vu en lui un précurseur de l'humour noir et de la critique consumériste, ainsi qu'un maître de la parodie et du comique-apocalyptique, alors en vogue dans les années 60. Cependant, il reste un auteur de la marge. Dans un article intitulé « Some Notes on Violence », publié plus tôt en 1932, West prenait ses distances avec le naturalisme et le réalisme social, affirmant qu'en Amérique la violence était « idiomatique » et que le romancier devait adapter son art à une réalité chaque jour plus fulgurante encore. Dans cette étude, nous voulons montrer dans quelle mesure ce regard décalé sur la réalité a fait de West un « contemporain » de son temps. En effet, pour le philosophe italien Giorgio Agamben, celui « qui appartient vraiment à son temps, le vrai contemporain, est celui qui ne coïncide pas avec lui ni n'adhère à ses prétentions, et se définit, en ce sens, comme inactuel ; mais précisément pour cette raison, précisément par cet écart et cet anachronisme, il est plus apte que les autres à percevoir et à saisir son temps ». Au contact de la brutalité et de la vélocité chaotique de sa fiction, à mesure que les plans s'enchaînent, que le récit accélère et que l'espace-temps se contracte jusqu'au point de rupture, nous voyons se dessiner les contours familiers de notre propre réalité.