L' autorégulation dynamique de la circulation cérébrale : étude physiopathologique dans les situations à risque cérébrovasculaire
Auteur / Autrice : | Nathalie Nasr |
Direction : | Vincent Larrue |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Physiopathologie |
Date : | Soutenance en 2011 |
Etablissement(s) : | Toulouse 3 |
Résumé
L'autorégulation de la circulation cérébrale est un mécanisme homéostatique qui limite les variations du débit sanguin cérébral lorsque la pression artérielle varie. Elle peut être évaluée par le modèle statique ou par le modèle dynamique. Selon le modèle statique, le débit sanguin cérébral reste constant après des variations stabilisées de la pression artérielle entre une limite basse et une limite haute. Le modèle dynamique appréhende la cinétique de l'autorégulation à partir des variations de la pression artérielle et des vitesses circulatoires cérébrales, à court terme, sur des périodes de l'ordre de 2 à 15 secondes. Il est rationnel de supposer que les perturbations de l'autorégulation dynamique peuvent entraîner une augmentation du risque d'accident vasculaire cérébral. Néanmoins, les états pathologiques associés à une altération de l'autorégulation ne sont pas bien identifiés. Nous avons étudié l'autorégulation dynamique cérébrale dans trois maladies associées à une augmentation du risque d'AVC: syndrome d'apnée obstructive du sommeil, diabète de type 1 et athérome carotidien. L'autorégulation dynamique cérébrale a été quantifiée à partir des fluctuations spontanées de la pression artérielle et des vitesses circulatoires cérébrales grâce à un logiciel ad hoc qui permet de corréler les variations de ces deux paramètres dans le domaine temporel. Nous avons trouvé une nette altération de l'autorégulation dynamique cérébrale dans les trois situations pathologiques étudiées. Dans le syndrome d'apnée obstructive du sommeil, l'effet rémanent de l'hypercapnie nocturne est la cause probable de l'altération de l'autorégulation dynamique cérébrale à l'état de veille, car celle-ci est positivement corrélée à l'index d'apnées-hypopnées. Dans le diabète de type 1, l'altération de l'autorégulation dynamique cérébrale est corrélée à la sévérité de la dysautonomie. Dans l'athérome carotidien, l'altération de l'autorégulation dynamique cérébrale est inversement corrélée à la diminution de la sensibilité du baroréflexe artériel. Les résultats que nous avons obtenus dans le diabète de type 1 et dans les sténoses et occlusions athéromateuses de la carotide sont en faveur du possible rôle causal d'une diminution du tonus sympathique dans l'altération de l'autorégulation dynamique cérébrale. Notre recherche montre que l'autorégulation dynamique cérébrale est altérée dans des situations pathologiques diverses qui ont en commun d'être associées à une majoration du risque vasculaire cérébral. Dans les trois états pathologiques étudiés il existe des anomalies associées susceptibles d'expliquer une diminution du tonus artériel cérébral et, par conséquent de l'autorégulation dynamique. Des études complémentaires sont nécessaires pour évaluer l'impact des perturbations de l'autorégulation cérébrale dynamique sur le risque d'accident vasculaire cérébral.