Étude des rôles de deux gènes de la superfamille Ly6 dans l'organisation des jonctions spetées au cours du développement de Drosophila melanogaster
Auteur / Autrice : | Assia Hijazi |
Direction : | Fernando Roch, Lucas Waltzer |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Biologie cellulaire, génétique et développement |
Date : | Soutenance en 2011 |
Etablissement(s) : | Toulouse 3 |
Mots clés
Résumé
La superfamille Ly6 est une famille de gènes présente dans le génome de la plupart des métazoaires, y compris l'Humain. Ces gènes codent principalement pour des glycoprotéines attachées à la membrane par une ancre GPI (Glycosylphosphatidylinositol), mais aussi pour des ligands solubles. Les membres de cette famille se caractérisent par la présence d'un domaine extracellulaire, appelé domaine Ly6, dont la structuration est assurée par 8 à 10 cystéines présents dans des positions conservées. La grande variabilité du reste de la séquence des protéines Ly6 leur permet d'exercer des fonctions divergentes, hautement spécialisées. Même si certaines fonctions des protéines Ly6 ont été élucidées chez divers organismes, on connait très peu sur leurs rôles potentiels pendant le développement animal. Durant ma thèse, j'ai utilisé la drosophile comme système modèle afin d'étendre nos connaissances sur les fonctions de ces protéines dans un contexte développemental. Notre travail a permis d'identifier l'ensemble des 36 membres de la superfamille Ly6 chez Drosophila melanogaster. J'ai étudié plus particulièrement le rôle de deux membres de cette famille au cours du développement. La caractérisation fonctionnelle des mutants pour ces deux gènes, appelés boudin et coiled, a montré qu'ils sont tous les deux requis pour la morphogenèse trachéale et l'organisation des jonctions septées dans les tissus épithéliaux. Les jonctions septées sont des structures d'adhérence cellulaire, analogues aux jonctions serrées des vertébrés. Elles permettent aux épithéliums d'exercer leur fonction de barrière paracellulaire qui régule le passage des solutés et des ions. Les jonctions septées de la drosophile sont aussi similaires aux jonctions paranodales des vertébrés, présentes au contact entre axones et cellules de Schwann, et nos résultats montrent que boudin et coiled sont également requis pour l'organisation des jonctions septées dans le système nerveux. D'autre part, nous avons montré que la protéine Boudin est capable de diffuser d'une cellule à l'autre pour réguler la formation des jonctions septées. Ce mode d'action ''cellulaire non-autonome '' n'avait jamais été décrit pour des protéines qui participent à l'organisation des jonctions septées. L'étude du mode de diffusion et du trafficking de Boudin permettra de mieux comprendre comment cette protéine exerce sa fonction. Enfin, un autre challenge sera d'identifier les partenaires fonctionnels de Boudin et Coiled pour élucider les mécanismes moléculaires par lesquels ces protéines contrôlent le maintien et l'organisation des jonctions septées.