Aspects cognitifs, familiaux, culturels et sociaux-économiques des idéations et des comportements suicidaires chez les adolescents issus de l’immigration
Auteur / Autrice : | Nikki Van Leeuwen |
Direction : | Henri Chabrol |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychologie, mention psychopathologie et psychologie clinique |
Date : | Soutenance le 17/11/2011 |
Etablissement(s) : | Toulouse 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Comportement, Langage, Éducation, Socialisation, Cognition (Toulouse) |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Gérard Pirlot |
Rapporteur / Rapporteuse : Jack Doron, Jean Bouisson |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Etude 1- Objectif: Explorer les contributions relatives des facteurs socioculturels et psychopathologiques aux idéations suicidaires dans un échantillon d’adolescents issus de l’immigration (N=292). Bien que les événements de vie négatifs, les symptômes dépressifs, et l'individualisme sont des facteurs de risque, et l'attachement aux parents un facteur de protection chez les garçons et les filles, des différences de genre sont observées. Les traits limites (facteur de risque), l'assimilation et la marginalisation (les deux facteurs de protection) étaient des prédicteurs significatifs de l’idéation suicidaire chez les filles uniquement.Etude 2- Objectif: Explorer les différences ethniques (717 Français vs. 251 issus de l’immigration) concernant les facteurs de risques et de protection associés à l’idéation suicidaire dans une population d’adolescents. Les garçons issus de l’immigration rapportaient une sévérité d’idéation suicidaire plus importante que les garçons Français alors que les filles issues de l’immigration rapportaient une moyenne plus élevée à l’échelle de l’idéation suicidaire que leurs pairs Françaises. Des différences ethniques sont apparus significatives pour l’âge chez les garçons et pour les cognitions délinquantogènes, les traits limites et l’anxiété sociale chez les filles. Etude 3- Objectif : Explorer l’idéation suicidaire et les symptômes dépressifs en France par des analyses centrées sur les variables et sur les personnes dans un échantillon d’adolescents issus de l’immigration. La marginalisation prédisait significativement les idéations suicidaires alors que la discrimination perçue prédisait les symptômes dépressifs. Quatre classes latentes ont émergés de l’analyse : « Séparés-Intégrés », « Intégrés », « Indifférenciés » et « Individualisés ». Des différences significatives sont apparues entre les quatre profils culturels pour l’identité ethnique, la discrimination perçue et le stress acculturatif. En revanche, bien que la prévalence de l’idéation suicidaire et des symptômes dépressifs était élevée dans l’échantillon total et dans les profils culturels, aucune différence significative n’est apparue. Etude 4- Objectif : Identifier les aspects cognitifs et comportementaux qui sous-tendent les conduites suicidaires de 15 jeunes issus de l’immigration. Le suicide représente « un moyen de se libérer de la contrainte à simuler une identité » et « une reprise du contrôle ». Les dissonances culturelles, les distorsions cognitives, les cognitions identitaires favorisent l’émergence de comportements autodestructeurs et de stratégies de coping. Les aspects cognitifs et comportementaux, sous-tendus par des éléments culturels contradictoires, amènent ces adolescents à anticiper un possible rejet, qui susciterait une angoisse d’abandon.