La camaraderie au front : étude de la sociabilité et des pratiques relationnelles du monde combattant 1914-1918
Auteur / Autrice : | Alexandre Lafon |
Direction : | Rémy Cazals |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire contemporaine |
Date : | Soutenance le 24/09/2011 |
Etablissement(s) : | Toulouse 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Temps, Espaces, Sociétés, Cultures (Toulouse) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : France, Amériques, Espagne, Sociétés, Pouvoirs, Acteurs (Toulouse ; 1995-....) |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : John N. Horne, Yves Pourcher |
Rapporteur / Rapporteuse : Christian Chevandier, Frédéric Rousseau |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
La notion de camaraderie irradie l’ensemble des discours produits après la Grande Guerre, qu’ils émanent des autorités, des historiens, souvent rescapés du conflit ou du monde ancien combattant. Unité, solidarité, fraternité sont autant de valeur que porterait l’expérience du front. Les sources directes produites au plus près de l’événement en particulier, récits sous forme de lettres, carnets ou « discours visuels » de la photographie privée invitent pourtant à donner de l’épaisseur à une notion héritée d’une mise en scène de la guerre. En ce sens, les expressions de la camaraderie par les mots, comme l’observation des pratiques relationnelles combattantes, autour du partage de l’abri, de la nourriture, des rites de convivialité, laisse entrevoir, au-delà d’une même inscription dans la guerre qui dure, une fragmentation des groupes et des expériences, une inégalité des situations. Les identités en guerre, sociales et militaires, semblent en effet des facteurs puissants de construction, activation ou réactivation des liens sociaux qui se déploient à plusieurs échelles. Déterminant par là des cercles de camaraderies superposés, plus ou moins intenses, qui laissent aussi une certaine place à la reconnaissance de l’ennemi comme camarade. Au final, la violence qui pèse sur les hommes sous l’uniforme est ressentie de la même manière par les groupes combattants et le découpage « arrière/front » cristallise les rancunes et participe à l’élaboration du « mythe » de la fraternité. Mais la multiplicité des liens relationnels tissés et les réseaux qui permettent aux soldats-combattants de s’adapter à la guerre, font aussi prendre conscience, à un niveau macro-politique, de l’inexistence de l’égalité rêvée, prônée par la République et le discours officiel.