Insatisfaction corporelle masculine : relations entre estime de soi, dépression, exposition du corps, influences socioculturelles et troubles des conduites alimentaires
Auteur / Autrice : | Marjorie Valls |
Direction : | Henri Chabrol |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychologie, psychopathologie et psychologie clinique |
Date : | Soutenance le 05/04/2011 |
Etablissement(s) : | Toulouse 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Comportement, Langage, Éducation, Socialisation, Cognition (Toulouse) |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Stacey Callahan |
Rapporteur / Rapporteuse : Jack Doron, Joël David Swendsen |
Mots clés
Résumé
La littérature sur les troubles de l’image du corps et l’alimentation a longtemps mis l’accent sur l’idéal de minceur et la population féminine. Cependant les hommes sont de plus en plus concernés par les préoccupations corporelles. Malgré le nombre croissant de travaux internationaux sur les troubles de l’image du corps et de l’alimentation dans la population masculine, les données françaises sont encore très restreintes. Ce travail à pour objectif d’étudier l’insatisfaction corporelle, l’insatisfaction musculaire et les troubles alimentaires chez les jeunes hommes français.Etude 1 – Objectif : Valider la version française du Body Esteem Scale (BES) chez les jeunes hommes. Un échantillon de 382 jeunes hommes a complété le Body Esteem Scale et le Rosenberg Self Esteem Scale. L’analyse factorielle confirmatoire n’a pas révélé une qualité d’ajustement satisfaisante du modèle original à trois facteurs (Apparence, Poids, Attribution). L’analyse factorielle exploratoire a mis en évidence quatre facteurs, le facteur Apparence, le facteur Désir de Changement, le facteur Poids et le facteur Sentiments. Les implications du BES paraissent intéressantes afin de disposer d’un outil d’évaluation de l’estime corporelle masculine approprié, permettant de prendre en compte les relations entre l’estime corporelle négative et la psychopathologie.Etude 2 – Objectifs : Etudier (1) les relations entre l’indice de masse corporelle (IMC) et l’estime corporelle, (2) le rôle prédictif des médias, des moqueries, de l’estime de soi et de la symptomatologie dépressive sur l’estime corporelle, (3) l’influence de l’estime corporelle sur la gêne corporelle durant les relations sexuelles, (4) la présence de troubles alimentaires chez les hommes et les facteurs de risque. Les questionnaires ont été complétés par un échantillon de 452 jeunes hommes. Les résultats indiquent que (1) la satisfaction envers le poids est la seule dimension liée à l’IMC, (2) les moqueries envers le poids, les pressions médiatiques, l’estime de soi et la dépression sont des prédicteurs significatifs de l’estime corporelle, (3) l’anxiété ressentie à l’égard du corps durant les rapports sexuels est liée à l’estime corporelle, (4) les sentiments envers le corps, l’estime de soi, les moqueries envers le surpoids et les informations diffusées par les médias sont des prédicteurs significatifs des troubles alimentaires. Cette étude montre la nécessité d’évaluer les différentes dimensions de l’insatisfaction corporelle, afin d’avoir une vision globale des troubles de l’image du corps et de l’alimentation spécifiques à la population masculine.Etude 3 – Objectif : Explorer les relations entre l’insatisfaction musculaire, les influences socioculturelles, l’estime de soi, la symptomatologie dépressive et les troubles alimentaires. Un échantillon de 335 jeunes hommes normopondérés a complété des questionnaires évaluant l’influence des médias, la fréquence des moqueries, l’estime de soi, la dépression et les troubles alimentaires. Les résultats indiquent que 84 % des participants sont insatisfaits musculairement. L’indice de masse corporelle est corrélé négativement à l’insatisfaction musculaire. Les liens existant entre l’insatisfaction musculaire, les facteurs socioculturels et individuels sont relativement faibles, suggérant que ces facteurs sont davantage liés à l’estime corporelle. L’insatisfaction musculaire n’est pas plus importante chez les participants présentant un trouble alimentaire probable. Ces résultats évoquent la possibilité que l’insatisfaction corporelle et l’insatisfaction musculaire concernent des dimensions différentes des troubles de l’image du corps.En conclusion : Les résultats de ces trois études participent à la compréhension des troubles de l’image du corps et de l’alimentation dans la population masculine française, et soulignent l’intérêt de poursuivre des recherches afin d’avoir une meilleure connaissance des facteurs qui contribuent à leur développement.