Contributions à la détermination du mode d'action de ruthénacycles anti-tumoraux
Auteur / Autrice : | Moussa Ali |
Direction : | Michel Pfeffer, Claude Sirlin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Chimie |
Date : | Soutenance en 2011 |
Etablissement(s) : | Strasbourg |
Résumé
Ce travail de thèse s’inscrit dans le cadre des recherches en chimie bio-organométallique développées au laboratoire. En effet depuis plusieurs années des complexes cycloruthénés ont été synthétisés et les premières études ont montré que ces composés présentent des propriétés cytostatiques et cytotoxiques. Le complexe RDC 11 est l’actuel prototype de cette famille. Son mécanisme d’action a déjà fait l’objet d’une étude montrant que ce complexe possède une affinité pour l’ADN, néanmoins plus faible que celle du cisplatin. La diminution de la capacité du complexe à interagir avec l’ADN suggère que des voies alternatives autres que l’induction de dommages à l’ADN pourraient être impliquées. Suite à ces résultats, nous avons décidé de rechercher le mécanisme d’action de ces complexes organométalliques: - en établissant des corrélations structure ou propriété-activité d’une part, et en étudiant leur interaction avec les protéines d’autre part. Une série de nouveaux complexes a été synthétisée et caractérisée par ses propriétés physico-chimiques comme la lipophilie et le potentiel redox. Les propriétés anticancéreuses ont été déterminées in vitro. Il a été montré que l’hydrophobie des complexes est une propriété nécessaire pour franchir la barrière membranaire. Quant au potentiel redox, il traduirait la composante chimique de l’activité biologique. L’autre approche a consisté à préparer des supports de chromatographie d’affinité en partant de matrices de type Hypogel-400 et Toyopearl-AF-carboxylique-650 M. Nous avons fonctionnalisé nos complexes avec une fonction amine afin de pouvoir les coupler à ces matrices qui portent une fonction acide carboxylique. Pour effectuer la chromatographie d’affinité, nous avons utilisé des macromolécules issues de cellules cancéreuses d’un glioblastome humain (U87). Ces études de chromatographie ont montré la présence de trois protéines identifiées par spectrométrie de masse, correspondant aux histones H4, H2A, H2B et H3. 1. Ces expériences, bien que très préliminaires, sont encourageantes car elles suggèrent que les dérivés du ruthénium interagissent de façon directe avec des histones ou alors de façon indirecte en apportant des modifications post-traductionnelles (phosphorylation, acétylation). Enfin nous avons effectué des études pharmacocinétiques pour suivre dans le temps le devenir de nos composés après introduction dans un organisme vivant. Nous avons montré que la distribution du ruthénium diffère d’un organe à l’autre. Après administration d’une dose de cisplatin et du complexe de ruthénium dans la souris, nous avons observé que la concentration du platine se trouvait principalement dans le cerveau et dans le foie. Par contre nous ne retrouvons pas de ruthénium dans le cerveau. Ces résultats sont très importants puisque la neurotoxicité est l’un des effets secondaires du cisplatin.