Thèse soutenue

Photomodifications de l'ADN par les lactones sesquiterpéniques : étude des mécanismes moléculaires conduisant aux photosensibilités chroniques cutanées

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Auteur / Autrice : Audrey Kost
Direction : Valérie Berl-Bauder
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Chimie
Date : Soutenance en 2011
Etablissement(s) : Strasbourg

Résumé

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La dermatite actinite chronique (DAC) est une affection très invalidante se caractérisant par une sensibilité anormalement élevée de la peau au soleil, pouvant se traduire dans les cas graves de la maladie par une atteinte de l’ADN cutané. Si la plupart des patients présentent un long passé d’allergie de contact aux lactones sesquiterpéniques, aucun mécanisme moléculaire ne permet de relier l’exposition de la peau aux lactones et l’intolérance solaire constatée chez les patients atteints de DAC. Toutefois, une forte photoréactivité du groupement α-méthylène-γ-butyrolactone a été mise en évidence vis-à-vis de modèle de l’ADN, de type 2’-désoxythymidine, conduisant à des adduits cyclobutane [2+2] stables entre la liaison exométhylénique et la liaison C5-C6 de la thymidine. A ce stade, il était donc important de démontrer si une telle réactivité des lactones était envisageable vis-à-vis d’une imposante biomolécule telle que l’ADN. En ce sens, la synthèse de lactones modèles, α-méthylène-hexahydrobenzofuranone, a été réalisée avec succès. Les résultats obtenus en spectrométrie de masse (MALDI et LC-MS/MS) mettent en évidence et ce pour la première fois la capacité des lactones sesquiterpéniques à photoréagir avec des fragments d’ADN de type poly(dA-dT)24. Si la configuration exacte des adduits reste à être déterminée, ces études suggèrent la formation de deux types de photoadduits [2+2]-(thymidine-lactone), correspondant à des stabilités différentes au niveau du cyclobutane. L’aptitude des ces molécules à endommager photochimiquement l’ADN apparait comme un début d’explication quant à l’association existante entre l’allergie de contact et la dermatite actinite chronique.