Mécanisme d’action d’un antidépresseur tricyclique dans un modèle murin de douleur neuropathique
Auteur / Autrice : | Yohann Bohren |
Direction : | Michel Barrot |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Neurosciences |
Date : | Soutenance en 2011 |
Etablissement(s) : | Strasbourg |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
La douleur neuropathique est la conséquence d’une lésion ou d’une maladie du système somatosensoriel. Souvent réfractaire aux traitements antalgiques usuels, les recommandations cliniques mentionnent des antidépresseurs tricycliques, parmi les premières lignes de traitement de ce type de douleur. L’objectif de ce travail est d’étudier le mécanisme d’action des antidépresseurs dans le traitement de la douleur neuropathique. La douleur neuropathique est induite par la pose d’un manchon de polyéthylène autour de la branche principale du nerf sciatique chez la souris, ce qui entraîne une allodynie mécanique ipsilatérale et persistante. Dans ce modèle, un traitement prolongé par un antidépresseur supprime l’allodynie mécanique par un mécanisme recrutant les récepteurs β2-adrénergiques (β2-AR). D’une part, en réalisant des lésions noradrénergiques périphériques et/ou centrales, nous montrons que le site d’action des antidépresseurs est périphérique, principalement dans les ganglions rachidiens où les β2-AR sont détectés sur des cellules non neuronales. De plus, l’étude des modifications d’expression génique et protéique dans le ganglion rachidien révèle que l’augmentation de l’expression du TNF-α associée à la neuropathie est corrigée avec un traitement par un antidépresseur. D’autre part, en utilisant des lignées de souris déficientes pour les récepteurs opioïdes, nous avons mis en évidence que les récepteurs delta-opioïdes sont les seuls représentants de la composante opioïdergique indispensable à l’effet antiallodynique d’un antidépresseur ou d’un β2-mimétique. En conclusion, ces résultats suggèrent que l’effet antiallodynique des antidépresseurs, en traitement prolongé sur une neuropathie périphérique installée, se localise en périphérie recrutant les β2-AR des cellules non neuronales du ganglion rachidien. Cet effet mettrait en jeu des régulations d’expression génique et protéique du TNF-α ainsi que le récepteur delta-opioïdes.