De la pratique médicale à la pratique culinaire : alimentation et diététique arabe médiévale
Auteur / Autrice : | Véronique Pitchon |
Direction : | Georges Bischoff |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire médiévale |
Date : | Soutenance en 2011 |
Etablissement(s) : | Strasbourg |
Mots clés
Résumé
Comment la relation existant entre diététique et santé a affecté la cuisine arabe et le goût des mangeurs ? C'est cette question qui est à l'origine de ce travail. En prenant pour objet d’étude la cuisine, nous nous sommes intéressée à l’impact de la médecine et de ses préceptes sur les modes de vie. L'étude se situe dans le monde arabe médiéval entre les IXe et XIVe siècles. Le travail se scinde en deux parties. La première étudie l'intégration du modèle médical grec dans la science arabe, ainsi que la redéfinition qu'en ont proposé les scientifiques arabo-musulmans, en particulier pour la pharmacopée et la diététique. La deuxième s'interroge sur l'assimilation de pratiques scientifiques, dans une réalité quotidienne, celle de se nourrir. Les questionnements soulevés ont été approfondis avec le souci d'inscrire cet acte quotidien dans une dimension sociale plus large afin d'appréhender l'acte de manger non pas seulement comme une pratique obligatoire ou une réalité biologique mais aussi en l'utilisant comme outil descriptif des hiérarchies sociales. Les consommations restent fortement marquées par des critères essentiellement économiques, mais il existe une certaine homogénéité des modèles alimentaires et des discriminants gustatifs au sein des groupes sociaux étudiés (Les malades, les riches, les nomades, les gens ordinaires). A la table des élites, le repas est un marqueur des hiérarchies sociales, mais en dehors des cercles princiers, ce sont les règles d'hospitalité et de générosité qui gouvernent les repas et en font une communion ritualisée où la mise en forme est tout aussi importante que le contenu.