Développement et exploitation de techniques de diagnostic optique pour la compréhension des phénomènes de combustion assistée par décharges nanosecondes impulsionnelles répétitives
Auteur / Autrice : | Guy-Alexandre Grandin |
Direction : | Pierre Vervisch |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Physique. Énergétique |
Date : | Soutenance en 2011 |
Etablissement(s) : | Rouen |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale sciences physiques mathématiques et de l'information pour l'ingénieur (Saint-Etienne-du-Rouvray, Seine-Maritime....-2016) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Complexe de recherche interprofessionnel en aérothermochimie (Saint-Etienne-du-Rouvray, Seine-Maritime ; 1967-....) |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Les efforts entrepris pour améliorer les performances des moteurs aéronautiques (réduction du délai d’allumage, prévention de l’extinction de flammes, extension des limites de flammabilité, réduction des émissions polluantes…) nécessitent de nouveaux concepts de combustion impliquant notamment l’utilisation de systèmes d’injection de carburant liquide basés sur la technologie Lean-Premixed-Prevaporized (LPP). Cependant, ces systèmes d’injection peuvent produire des instabilités de combustion qui induisent des contraintes dommageables pour leur exploitation industrielle. Ces perturbations peuvent néanmoins être réduites par de nouveaux concepts technologiques visant à modifier la cinétique chimique de la combustion. Celle-ci se produit par une production significative d’électrons qui ont pour rôle de produire un plasma hors-équilibre responsable de la dissociation partielle des réactifs en radicaux. Les radicaux, ainsi créés, contribuent à un accroissement des mécanismes réactionnels pouvant même conduire à l’allumage du mélange fuel/air. A la frontière entre les plasmas et la combustion, l’objectif de cette thèse pluridisciplinaire est d’améliorer notre compréhension sur les mécanismes thermiques et chimiques d’oxydation des réactants ainsi que sur les possibilités d’allumage du combustible induits par une décharge électrique nanoseconde produite dans un mélange gazeux méthane/air à pression atmosphérique. Le plasma hors-équilibre est produit par des impulsions de tension de 15kV et de largeur à mi-hauteur de 20 ns, répétée à une cadence maximale de 300Hz. Les évolutions temporelles des distributions de concentration de OH, CH et de H2CO sont mesurées par imagerie de fluorescence induite par laser (PLIF). Les mesures sont réalisées pour différentes richesses autour des limites d’allumage (0,5 – 1,3) dans le but de souligner les processus chimiques produits par la décharge hors-équilibre et non par la combustion elle-même. Les résultats expérimentaux associés à des mesures de température par DRASC sur N2 (Diffusion Raman anti-Stokes Cohérente) et à des caractérisations des propriétés électriques (température des électrons et densité des électrons) par diffusion Thomson sont ensuite comparés avec des simulations numériques réalisées avec le logiciel CHEMKIN couplé au mécanisme réactionnel dédié à la combustion du méthane : GRI-Mech 3. 0. Les résultats de cette comparaison soulignent les principaux mécanismes réactionnels contrôlant l’allumage d’un mélange méthane/air. En particulier, une réduction conséquente du délai d’allumage observée expérimentalement est confirmée numériquement. La production significative de radicaux à partir de l’interaction plasma/fluide mène alors à un allumage en moins de 1 s. Ce délai est plus faible de plusieurs ordres de grandeur que celui observé avec un allumage conventionnel thermique. L’intégration de ce type d’actionneur plasma sur un injecteur LPP implique de connaître également le comportement des gouttes en présence du plasma. La dernière partie de ma thèse traite de cette interaction. Pour illustrer les effets thermomécaniques de la décharge sur une goutte isolée, une expérience est réalisée sur un jet de gouttes monodisperses auquel est combiné le système d’électrodes utilisée lors des expériences en milieu gazeux. La technique d’ombroscopie sert à caractériser cette interaction. Après passage des gouttes au travers de la décharge, ces dernières augmentent en taille pendant un délai de 30 μs puis se relaxent jusqu’à revenir à leurs conditions initiales. Des comportements similaires sont obtenus quelque soit le combustible (éthanol, eau, n-undecane et acétone). Des simulations numériques prenant en compte l’hypothèse du « flash boiling atomization » permettent de retrouver des évolutions similaires à l’expérience tout en donnant une interprétation à la nucléation au sein d’un fluide plongé dans un champ électrique à partir des données expérimentales.