Thèse soutenue

L'Église et le monument religieux : le diocèse de Nantes pendant la période concordataire (1802-1905)

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Auteur / Autrice : Stéphane Haugommard
Direction : Jean-Yves Andrieux
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire de l'art
Date : Soutenance le 13/10/2011
Etablissement(s) : Rennes 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts, Lettres, Langues (Rennes)
Partenaire(s) de recherche :  : Université européenne de Bretagne (2007-2016)
Jury : Président / Présidente : Jean Nayrolles
Rapporteurs / Rapporteuses : Bruno Boerner, Luc Noppen, Yvon Tranvouez

Résumé

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Le Concordat, qui permet le retour à la paix civile et le rétablissement du culte, est accueilli avec soulagement dans un diocèse de Nantes durement éprouvé par la décennie révolutionnaire. Il instaure un régime neuf dans lequel la religion catholique, de même que les autres cultes reconnus, est protégée et financée par l'État mais également placée sous la surveillance du pouvoir civil. Les édifices et les objets religieux nationalisés en 1789 sont mis à la disposition du clergé et des fidèles mais demeurent des propriétés publiques. L'affectation exclusive à l'exercice du culte place néanmoins l'Église dans un rôle qui lui permet de faire prévaloir les besoins religieux sur le droit de propriété ou sur les considérations archéologiques qui apparaissent au cours du XIXe siècle. Le système concordataire crée les conditions d'une transformation spectaculaire des édifices religieux, agrandis, modifiés ou remplacés pour répondre aux besoins du culte, laissant peu de place à la conservation des monuments anciens et prenant dans le diocèse de Nantes le caractère d'unevéritable table rase. L'Église semble pourtant adhérer au mouvement général de reconnaissance des monuments religieux, apportant son concours aux politiques publiques et contribuant aux initiatives du milieu érudit. Cette participation reste cependant superficielle et révèle des motivations inconciliables avec les préoccupations archéologiques. L'engouement pour un passé monumental largement idéalisé provoque, au lieu de la conservation de ses vestiges matériels, la naissance d'une architecture et d'un art religieux nouveaux, inspirés des formes médiévales mais répondant aux besoins contemporains du culte et à des constructions symboliques propres à l'Église du XIXe siècle