Théoriser la psychose : psychanalyse et psychiatrie en France, 1920 - 1932
Auteur / Autrice : | Suzanne Yang |
Direction : | François Sauvagnat |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychologie |
Date : | Soutenance en 2011 |
Etablissement(s) : | Rennes 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences humaines et sociales (Rennes) |
Partenaire(s) de recherche : | autre partenaire : Université européenne de Bretagne (2007-2016) |
Mots clés
Résumé
Après la Guerre de 14, une nouvelle problématique s’impose aux médecins psychiatres dans le contexte du mouvement d’hygiène mentale en France : comment prévenir et soigner les psychoses hors milieu asilaire. Cette nouvelle orientation de la psychiatrie implique de regarder deux facettes d’un même problème : reconnaître les sujets « dangereux » dont l’état nécessite l’enfermement, et repérer les éléments psychiques qui permettraient au sujet de vivre dans la société. La thèse examine les débats en psychopathologie des psychoses et retrace l’évolution de la problématique de la dangerosité associée à ces troubles, vus par les psychiatres de l’époque. Dans le contexte du moment, la psychanalyse freudienne est apparue comme un dispositif théorique ayant une certaine valeur pour la conceptualisation des éléments descriptifs et des mécanismes éventuels de la conduite dangereuse, mais ceci seulement par le biais de nouveaux concepts qui ont fait l’objet de fortes critiques et qui ont été explorés pour leur pertinence clinique. La thèse est centrée sur deux exemples de développement de cette base théorique : la schizophrénie et la paranoïa. La théorisation psychanalytique des psychoses à cette période mettait en relief les symptômes et les processus liés à un vécu pathologique du sujet aliéné mis à l’écart de l’ordre social. Contrairement aux littéraires qui manifestaient de l’intérêt pour la théorie freudienne, les psychiatres prenaient leurs distances avec elle, n’accueillant les concepts psychanalytiques que de façon progressive, jusqu’à ce que ceux-ci fissent preuve de leur pouvoir explicatif dans le champ clinique d’un éventuel traitement possible des psychoses