Thèse soutenue

Conservation animale : utilisation des parasites comme marqueurs de l’écologie évolutive des amphibiens

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Auteur / Autrice : Pauline Berthier
Direction : Olivier Verneau
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie
Date : Soutenance en 2011
Etablissement(s) : Perpignan
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Énergie environnement (Perpignan ; 1999-....)

Résumé

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Dans le contexte très actuel de sauvegarde de la biodiversité, les acteurs de la conservation se doivent de rassembler un maximum d’informations sur la biologie et l’écologie des espèces menacées d’extinction. Ces données n’étant malheureusement pas toujours accessibles, même à partir d’études poussées sur les espèces d’intérêt, les objectifs des gestionnaires des espaces naturels n’en sont que plus difficiles à atteindre. Dans le cadre de cette thèse, nous nous sommes penchés sur un groupe d’organismes peu étudiés dans un contexte de conservation, à savoir les parasites. En effet, parce qu’hôtes et parasites sont souvent de vieux ennemis qui ont coévolué pendant de longues périodes temporelles, les parasites peuvent enregistrer un très grand nombre d’informations sur leurs hôtes qui, une fois décodées, peuvent servir à l’aménagement de plans de gestions mieux adaptés. L’association polystomes (Monogènes) - amphibiens anoures, plus particulièrement les couples Madapolystoma - Mantellidae et Metapolystoma – Ptychadenidae/Mantellidae, ont donc été étudiés afin d’explorer à Madagascar, hotspot de biodiversité menacé par la destruction des habitats, l’histoire écologique et évolutive d’hôtes endémiques. A partir d’approches morphométrique et moléculaire, une diversité insoupçonnée de polystomes a pu être mise en évidence, qui a fait l’objet de deux nouvelles descriptions, Madapolystoma ramilijaonae et M. Cryptica. Ces résultats replacés dans un contexte de systématique des hôtes suggèrent l’existence de complexes d’espèces cryptiques chez deux espèces d’amphibiens malgaches, à savoir Guibemantis liber et Ptychadena mascareniensis. A travers des approches phylogénétiques et de datation moléculaire, des patrons de colonisation ont été également déterminés, suggérant différentes origines des polystomes malgaches. En conclusion de ce travail, les informations véhiculées par les polystomes pourraient permettre, dès à présent, d’agir sur certaines espèces d’amphibiens. En effet, la description de complexes d’espèces cryptiques tend à augmenter le nombre, déjà très élevé, d’espèces microendémiques. De ce fait, parce que les aires de répartition de certaines entités taxonomiques sont beaucoup plus réduites que celles préalablement évaluées, il s’avère nécessaire de repenser rapidement les aires à protéger.