L'église catholique au Gabon. De l'entreprise missionnaire à la mise en place d'une église locale 1844 - 1982
Auteur / Autrice : | Michel Assoumou Nsi |
Direction : | Christian Thibon |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences humaines et sociales |
Date : | Soutenance le 05/09/2011 |
Etablissement(s) : | Pau |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale sciences sociales et humanités (Pau, Pyrénées Atlantiques) |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
La naissance des Eglises locales en Afrique, disons-le, est sans conteste l’œuvre première de vaillants missionnaires parfois désintéressés. La mise en place des premières structures sociales et chrétiennes est là pour le démontrer. Dans le cas du Gabon, ce privilège revient au Père Jean Rémy Bessieux et à ses nombreux successeurs. A court, moyen ou long terme, le mission chrétienne devait laisser la place à une organisation autochtone. Toutefois, une lecture attentive de ce passage de flambeau nous laisse comprendre que le chemin a été long et difficile. Dans bien des cas, la mise en place de l’Eglise locale au Gabon s’est souvent avérée plus évidente dans les dires que dans les faits. Contrairement à une certaine historiographie édifiante et apologétique habituée à nous présenter la création du clergé local comme une volonté héroïque et sans conditions des missionnaires, les sources nous indiquent plutôt que les indigènes, avec la première génération de prêtres gabonais ont été des agents précieux dans cette entreprise. La splendide croissance de l’Eglise catholique au Gabon dès le milieu du XXè siècle a été couronnée par l’élévation de l’ancien vicariat en diocèse autonome en 1958 et l’ordination de plusieurs évêques nationaux, formant désormais la hiérarchie locale. En quelque temps, l’Eglise catholique connaissait un développement rapide. Cela était un fait remarquable à tous points de vue, même si en réalité des problèmes cruciaux persistent. Si on considère l’épiscopat de certains nationaux comme un fait indéniable de la croissance de l’Eglise, il ne faut cependant pas oublier d’autres faits comme l’augmentation du nombre de circonscriptions ecclésiastiques, la croissance du nombre de membres autochtones du clergé, de séminaristes et de candidats dans les instituts de vie consacrée, sans omettre l’extension progressive du réseau de catéchistes et de laïcs, dont on sait le rôle dans la diffusion de l’évangile parmi les population gabonaises. Certes, les sources nous décrivent une évolution progressive de l’Eglise locale, mais elles nous présentent aussi une Eglise face à un certain nombre de dangers. Dès 1970, on assiste à des problèmes liés aux revendications de plusieurs clercs locaux. Au début des années 80, c’est face à une Eglise parsemée de difficultés diverses que Sa Sainteté Jean Paul II rend visite en 1982.