Comment la mémoire procédurale optimise l’apprentissage au cours du vieillissement
Auteur / Autrice : | Guillaume Chauvel |
Direction : | Manh-Cuong Do, François Maquestiaux |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences du Sport, de la Motricité et du Mouvement Humain |
Date : | Soutenance le 25/11/2011 |
Etablissement(s) : | Paris 11 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences du sport, de la motricité et du mouvement humain (Paris ; 2002-2015) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Complexité, innovation, activités motrices et sportives (Orsay, Essonne ; 2010-....) |
Jury : | Président / Présidente : Christine Le Scanff |
Examinateurs / Examinatrices : Manh-Cuong Do, François Maquestiaux, Christine Le Scanff, Michel Audiffren, Hélène Beaunieux, André Didierjean | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Michel Audiffren, Hélène Beaunieux |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Le vieillissement, normal ou pathologique, s’accompagne de déficits marqués de la mémoire épisodique et de la mémoire de travail. Dès lors, est-il possible d’optimiser l’apprentissage moteur en s’appuyant sur d’autres registres de mémoire éventuellement moins affectés, voire épargnés, par les effets du temps ? Dans les trois expériences que nous avons menées, la prédominance d’un registre de mémoire sur un autre a été manipulée en contrastant les effets, lors de la réalisation de 160 essais d’une tâche sensorimotrice (le putting au golf), de deux méthodes distinctes d’apprentissage : la méthode en condition d’erreurs fréquentes supposée solliciter les processus mnésiques déclaratifs (mémoire épisodique et mémoire de travail) vs la méthode en condition d’erreurs peu fréquentes supposée solliciter les processus mnésiques procéduraux. Dans l’Étude 1, nous avons testé, chez des adultes jeunes et âgés, l’efficacité de ces méthodes et la nature des processus en jeu lors de la réalisation simultanée d’une tâche secondaire coûteuse en attention. Dans l’Étude 2, nous avons comparé les performances motrices entre des adultes jeunes, plus âgés, et des patients Alzheimer. Dans l’Étude 3, nous avons évalué les effets de la verbalisation des actions motrices produites durant l’apprentissage sur les processus mnésiques sous-tendant la performance motrice d’adultes jeunes et plus âgés. Les résultats de l’Étude 1 montrent que l’apprentissage est affecté par le vieillissement lorsque prédominent les processus déclaratifs mais qu’il est préservé des effets du temps lorsque prédominent les processus procéduraux. Les résultats de l’Étude 2 démontrent que l’apprentissage est préservé des effets de la maladie d’Alzheimer lorsque prédominent les processus procéduraux. Les résultats de l’Étude 3 révèlent que la verbalisation affecte les processus déclaratifs mais n’a pas d’effet sur les processus procéduraux chez les adultes jeunes et qu’elle n’a aucun effet sur ces deux types de processus chez les adultes plus âgés. Ces résultats attestent qu’il est possible de « contourner » la mémoire déclarative et les déficits survenant avec l’âge ou avec la maladie en s’appuyant sur une mémoire procédurale intacte, ce qui a pour effet d’optimiser l’apprentissage moteur.